Vidéo – Arrivée de la concurrence : les tarifs d’Air Tahiti « baisseront »

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Publié le 10/02/2019 à 9:07 - Mise à jour le 10/02/2019 à 9:07

Le salon du tourisme vient de fermer ses portes. Êtes-vous satisfaits de ce salon ? 
« Oui, plutôt. On a quasiment fait les mêmes chiffres que l’année dernière en terme de fréquentation, en terme de réservations confirmées. Cela montre qu’il y a toujours autant d’intérêt pour les populations locales de visiter les îles. C’est une bonne nouvelle pour nous et pour les pensions, les hôtels. »

On sait que le succès de ce salon, c’est notamment parce que les billets d’Air Tahiti sont habituellement chers. Lors du salon, Moearii Darius (directeur commercial de la compagnie, NDLR) nous confiait que 2018 avait été une bonne année pour votre compagnie. Est-ce qu’on peut espérer que ces bénéfices auront des répercussions sur les prix en 2019 ? 
« Oui absolument. Nous sommes actuellement en train de travailler les tarifs de façon très active et nous envisageons effectivement, un certain nombre d’axes de promotion, mais ça c’est la vie commerciale de l’entreprise. Notre objectif effectivement, et on l’a bien compris, c’est faire baisser les prix au maximum pour qu’il y est le plus de passagers possibles sur nos vols. »

Des nouveautés peut-être en 2019 ? Des dessertes supplémentaires ou en moins ? 
« Nous desservons déjà toutes les destinations de Polynésie française : 47 aérodromes desservis quotidiennement quasiment. De ce côté, ce qu’on va essayer de faire, c’est d’offrir davantage de sièges et nous envisageons la location d’un appareil de manière à pouvoir répondre à une demande qui est croissante. »

Ce serait quoi ? Un ATR ? 
« Un ATR 72 oui. »

Longtemps Michel Monvoisin, P-dg d’Air Tahiti Nui expliquait qu’il ne pouvait pas baisser les prix. Quand French Bee et United airlines sont arrivés, ATN a très vite fait des efforts sur ses tarifs. Est-ce qu’on peut espérer le même phénomène lorsque la compagnie de Bill Ravel (Islands airline, NDLR) va s’installer sur le fenua ? 
« C’est une très bonne question et je peux vous confirmer que les tarifs d’Air Tahiti baisseront sur les destinations sur lesquelles la concurrence portera. Le problème c’est que la concurrence ne portera pas sur l’intégralité des destinations puisque j’ai cru comprendre que la nouvelle compagnie ne prévoyait de desservir qu’une petite partie des îles et notamment les îles les plus rentables. La question qui se posera à ce moment, c’est de savoir comment on arrivera à couvrir les déficits de toutes ces dessertes que nous faisons sur des îles très éloignées avec des populations très petites. »

Islands airline a obtenu sa licence. On sait que le gouvernement doit mettre en place des règles pour que la concurrence soit saine et ne pas pénaliser vos lignes déficitaires qui répondent à une obligation de service public. Est-ce que vous en avez discuté avec le gouvernement ? 
« Oui je sais que c’est un sujet qui est actuellement traité par le ministre des Transports. Il s’y atèle. Je dois vous dire que ça fait 3 ans que nous attendons que ces délibérations soient enfin prises afin de clarifier les règles du jeu et de manière à savoir précisément de quelle manière le service public sera véritablement pris en compte, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque c’est Air Tahiti qui ne bénéficie pas de subventions alors que nous l’avons demandé, qui porte ce service public. »

Est-ce que vous en savez un peu plus sur la mise en place de ces règles et sur l’arrivée de ce concurrent ?
« Non, je n’ai pas d’informations de ce côté-là et je peux comprendre le ministère qui ne souhaite pas en donner puisque maintenant il a face à lui deux opérateurs. »

Est-ce que vous avez discuté avec le propriétaire de cette nouvelle compagnie ? 
« Nous avons eu quelques échanges avec certaines personnes de son entourage effectivement. »

Est-ce qu’il peut y avoir des ententes sur la desserte de certaines îles peut-être ? 
« Oui selon l’intérêt commercial de chacun. C’est quelque chose qu’il ne faut pas exclure. Le temps nous le dira. »

Air Tahiti Nui attend une réponse pour la défiscalisation d’État d’un de ses nouveaux appareils. Est-ce que vous n’avez pas peur que si elle est accordée, cela risque de se faire au dépens de demandes de défiscalisation de votre compagnie ? 
« Non absolument pas et je souhaite de tout coeur que Air Tahiti Nui obtienne la défiscalisation de cet appareil. C’est une décision qui me parait pertinente. Non, je ne crains absolument pas de conséquence pour la défiscalisation de nos appareils à nous. »

Il y a quelques semaines, le jugement est tombé dans l’affaire du crash d’Air Moorea. Vous étiez sur le banc des prévenus en tant que représentant de la personne morale d’Air Moorea. Est-ce que vous pensez comme le demandent les avocats, qu’il faille dépayser le procès ? 
« Nous avions, au-delà de la douleur que j’ai clairement ressentie à l’occasion de ce procès, vécue par les familles, nous avons un devoir de vérité. Nous devons comprendre précisément ce qui s’est passé et il me semble que de ce côté là nous sommes arrivés au procès dans cet état d’esprit, avec des démonstrations qui nous paraissaient pertinentes et qui semble-t-il n’ont absolument pas été entendues. Nous avons l’impression de ne même pas avoir été écoutés à l’occasion de ce procès. Effectivement, nous souhaitons atteindre cet objectif. Nous avons des choses à dire parce que tout n’a pas été forcément bien dit. Il faut que nous fassions cet effort de vérité. Ça me parait nécessaire. » 

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