Vidéo – Alban Ellacott « faisait partie des pionniers »

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Publié le 01/11/2018 à 9:17 - Mise à jour le 01/11/2018 à 9:17

Taimana Ellacott disait de son père : « Tu es parti à minuit en ce 1er novembre, à l’heure où les bâtisseurs arrêtent de travailler ». C’est bien ce qui définissait Alban Ellacott ?
« Alban Ellacott, c’est un humaniste, c’est quelqu’un qui aime les êtres humains, qui aime faire le bien autour de lui et je pense que ces paroles de Taimana le définissent bien. C’est un homme de travail. »
 
Vous l’avez accompagné dans ses derniers instants ?
« On l’a accompagné parce que ça fait un moment qu’il était souffrant. On peut dire qu’il attendait ce moment-là depuis le début de l’année. Et donc on est de nombreux amis à l’avoir accompagné, à être allés lui rendre visite chaque semaine, voire chaque jour pour certains. Et c’étaient des moments douloureux parce qu’on voyait que le moment allait venir. »
 
Le CV d’Alban Ellacott est impressionnant. Que retiendrez-vous de sa carrière ?
« Vous savez, à une époque, dans les années 50, pour simplement passer le BEPC ou le baccalauréat, il fallait prendre le bateau et aller en Nouvelle-Calédonie ou en France. Et lui va prendre le bateau pour aller faire ses études en France. Et non seulement il va réussir d’une manière brillante, mais il va être l’ambassadeur des Tahitiens. À cette époque-là, beaucoup de Tahitiens vont aller en France faire des études et revenir avec des diplômes, et Alban fait partie de ces pionniers-là. Avoir un ingénieur des ponts et chaussées tahitien, pour nous c’est vraiment exemplaire, c’est quelque chose qui est à graver dans les mémoires. »
 
Alban Ellacott était aussi le président de l’association Tainui Friends of Hokule’a, c’était également un passionné de culture et de l’environnement ?
« Grand passionné déjà par sa carrière, il a sillonné toute la Polynésie en construisant presque tous les ports et les aéroports, tous les bâtiments publics, les ponts, les chaussées…, donc il a appris à aimer le peuple polynésien. Et là, ça a été son deuxième engagement, au niveau culturel, c’est d’essayer de faire quelque chose pour que le patrimoine culturel de la Polynésie sorte de sa léthargie, parce que ça faisait près de 100 ans que la culture polynésienne était oubliée. Et il faisait partie des pionniers. Il ne faut pas oublier qu’il était président fondateur de la maison des jeunes et de la culture, et dans les années 74-75 où il s’est occupé de la culture, il va travailler avec Henri Hiro, qui sera son directeur à la Maison de la culture, donc c’est dire la proximité qu’il a avec les gens de culture du pays. »
 
Il était également au cœur du projet Ecoparc dans la vallée de Papenoo. Vous comptez faire en sorte de poursuivre son œuvre ?
« Des projets comme ça, il y en a beaucoup, et il y a des choix qui ne nous incombent pas parfois. Mais des projets comme ça, qui sont porteurs d’emplois, porteurs de progrès, porteurs de croissance, il en avait beaucoup en tête. Le dernier projet qu’il avait, c’était un projet culturel. De par son expérience avec Hokule’a, avec les Hawaiiens, il souhaitait fortement créer une école de navigation traditionnelle à Tahiti. Il en avait discuté avec les maîtres navigateurs hawaiiens et ils étaient d’accord pour soutenir ce projet-là, mais il est parti trop tôt, sans l’avoir mené à terme… »
 

Rédaction web avec Sophie Guébel
 

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