Vidéo – Air Moorea : « Mon père a fait le nécessaire pour essayer de remonter cet avion »

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Publié le 25/10/2018 à 8:46 - Mise à jour le 25/10/2018 à 8:46

Parmi les proches des 20 victimes de l’accident du 9 août 2007, la famille Santurenne occupe une place à part. Car le patriarche, Michel, est l’homme qui se trouvait aux commandes de l’appareil le jour du drame.

Ancien militaire, le pilote venait d’intégrer les rangs d’Air Moorea après avoir exercé sur une compagnie en Bretagne. Son épouse s’apprêtait à le rejoindre au fenua mais le destin en a décidé autrement.

Tout au long des débats, ces trois dernières semaines, la défense a mis en doute la rupture du câble de gouverne comme cause du crash. Et elle s’est donc orientée vers le pilote. Les avocats des prévenus ont évoqué la possibilité d’un malaise, voire d’une erreur de pilotage. Insupportable pour sa famille.

« On ne l’a pas très bien vécu », souffle Mickaël, le fils aîné, « ils essaient d’imputer la faute à mon père alors qu’il n’y avait personne de plus méticuleux que lui ». Et d’ajouter : « les erreurs d’entretien ont, à mon sens, démontré qu’il n’y a pas d’histoire de pilote (…) Cela pose beaucoup de questions sur l’entretien des avions en Polynésie ».

« Ils ont été là pour nous »

Dans ses réquisitions, le procureur José Thorel a, lui, tenu à saluer le courage de Michel Santurenne. Des propos qui sont allés droit au cœur de sa famille.

« Mon père a fait les démarches nécessaires dans ces 11 secondes pour essayer de remonter cet avion. Je pense que personne ne peut en douter (…) On entend quand même depuis 11 le BEA et les experts judiciaires dire que mon père n’a pas de responsabilité », poursuit Mickaël.

D’ailleurs pour les familles des 19 autres victimes, il n’y a pas « d’ambiguïté » sur le sujet. « On est tous ensemble. On a été soutenu durant le procès. Ils ont été là pour nous ».

La famille Santurenne dit s’attendre à un appel quelle que soit la décision du tribunal le 22 janvier prochain. Mais elle a « fort espoir » que le jugement « aille dans le sens des parties civiles ».

Malgré la douleur du séjour sur les lieux du drame, et trois semaines d’âpres débats, Mickaël Santurenne dit avoir été « bien accueilli par la Polynésie ». D’ailleurs, il arbore depuis jeudi un imposant tatouage maohi à l’épaule.

J-B. C.

 

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