8 vaccins obligatoires, ça peut sembler beaucoup. Mais pas pour Bernard Granger, pédiatre depuis 1979. « L’enfant est en contact permanent avec des milliards de milliards de bactéries. Ce ne sont pas quelques vaccins qui vont arriver qui feront quelque chose. C’est une fausse idée. »
Le calendrier de vaccination Polynésie tient compte des particularités épidémiologiques de notre territoire. Certains vaccins comme le méningocoque C, sont obligatoires en métropole, mais ne sont pas injectés ici, où la méningococcémie C est très rare.
En revanche, le vaccin contre l’hépatite B, qui est très décrié en métropole car la maladie se transmet par le sexe et le sang, et a donc peu de chances de contaminer les nourrissons, est obligatoire en Polynésie dès la naissance. « En France on ne le fait pas à la naissance, c’est à partir de 2 mois. On tient compte de ce qui se passe ici. Avant il y avait beaucoup d’hépatite B en Polynésie. Du coup, on préfère vacciner les enfants tôt », explique le pédiatre.
En 2018, deux vaccins devraient devenir obligatoires. Les oreillons et la Coqueluche. Mais les enfants reçoivent déjà ces vaccins, car ils sont combinés à d’autres en une seule et même injection. « On souhaite rendre deux vaccins obligatoires en plus pour des raisons de simplification des pratiques parce que ces vaccins sont administrés de façon combinée. Il y a notamment le vaccin contre les oreillons qui est inclus dans le ROR qui protège contre 3 maladies : rougeole, rubéole et oreillons. De façon paradoxale, rougeole et rubéole sont obligatoires alors qu’oreillons est recommandée. Donc pour simplifier les choses, on va le passer de façon obligatoire. Et on fera la même chose pour la coqueluche », détaille Jean-Marc Segalin
En 2013, une enquête révélait que plus de 95% des enfants de Polynésie avaient reçu les 8 vaccins obligatoires. Un texte de loi stipule que ceux qui n’auraient pas reçu les injections ne peuvent pas être inscrits dans un établissement scolaire.