Face au manque de moyens humains et à la hausse du nombre de demandes d’indemnisation : les autorités organisent une série de consultations, d’abord sur Tahiti, puis dans les îles. Objectif : réduire les délais d’attente pour les victimes, et leurs familles. Les experts ont un délai de trois mois pour rendre leur rapport au Civen.
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« Nous sommes des experts indépendants, inscrits à la cour d’appel de Toulouse, et on vient évaluer un préjudice qui a été reconnu » déclarent les médecins sur place venus évaluer l’ensemble des souffrances physiques et morales des victimes. Ils évalueront, entre autres, les préjudices patrimoniaux, extrapatrimoniaux, permanents, sexuels… « Nous avons une mission médicale. C’est le Civen qui fait le tri dans les dossiers. Nous, on ne choisit pas les patients retenus. (…) Nous allons évaluer le montant du préjudice, pas de l’indemnisation ».
> « Je ne suis pas là pour réclamer de l’argent, ce n’est pas ça qui va réparer le mal »
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Ce qu’Astrid cherche avant tout, c’est une reconnaissance plus qu’une indemnisation : « C’est important qu’ils reconnaissent et acceptent qu’ils nous ont décimés, détruits. N’ayons pas peur des mots. Pourquoi ils ne l’ont pas fait chez eux ? On est un petit caillou perdu au milieu de l’océan, on est à peine 200 pelés, ils s’en foutent de nous. Ils ne nous écoutent pas. (…) Je ne suis pas là pour réclamer de l’argent, ce n’est pas ça qui va réparer le mal. J’ai l’impression qu’on est là pour monnayer la mort ou la vie de quelqu’un, mais je m’en fous de leur fric. Je veux juste qu’ils reconnaissent le mal qu’ils ont fait ».
> Un aboutissement
Après leur semaine passée en Polynésie, les deux médecins experts devraient revenir en janvier/février 2019, et à échéance régulière jusqu’à que tous les dossiers auront été expertisés.