Vers une prorogation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 15 novembre en Polynésie

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L'Assemblée nationale s'apprête mardi à donner un premier feu vert à une prorogation, jusqu'au 15 novembre, de l'état d'urgence sanitaire dans plusieurs territoires ultramarins durement touchés par le rebond de la crise du coronavirus, dont la Polynésie.

Publié le 07/09/2021 à 9:39 - Mise à jour le 07/09/2021 à 9:56

L'Assemblée nationale s'apprête mardi à donner un premier feu vert à une prorogation, jusqu'au 15 novembre, de l'état d'urgence sanitaire dans plusieurs territoires ultramarins durement touchés par le rebond de la crise du coronavirus, dont la Polynésie.

L’Assemblée nationale s’apprête mardi à donner un premier feu vert à une prorogation, jusqu’au 15 novembre, de l’état d’urgence sanitaire dans plusieurs territoires ultramarins durement touchés par le rebond de la crise du coronavirus. Cette extension, qui permet d’instaurer ou maintenir des mesures de couvre-feu et de confinement, concerne la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Barthélémy et Saint-Martin dans les Antilles, ainsi que la Guyane, la Réunion et la Polynésie française.

Marquant la reprise des travaux parlementaires après la pause estivale, le texte examiné en urgence en fin d’après-midi au Palais Bourbon devrait passer sans difficulté, après une validation sans modification la semaine dernière en commission des Lois. Le projet de loi et son article unique viendront ensuite jeudi matin devant le Sénat, le gouvernement espérant boucler dans la même journée le processus d’adoption parlementaire.

L’état d’urgence est légalement possible jusqu’au 30 septembre dans ces territoires -le 20 septembre pour la Polynésie française où les mesures, dont le confinement, ont été prolongées.

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La prolongation au 15 novembre est « justifiée » par « la nécessité d’y maintenir un instrument de réponse rapide et réactive face à un virus imprévisible », estime le rapporteur Jean-Pierre Pont (LREM).

Malgré des signes d’amélioration, ces territoires se caractérisent par une situation beaucoup plus dégradée qu’en métropole, qu’il s’agisse du taux d’incidence du virus ou de la saturation des hôpitaux, ainsi que des taux de vaccination.

Ainsi en Guadeloupe, 68 personnes, dont 59 malades du Covid-19, se trouvaient en réanimation lundi. Grâce aux renforts acheminés depuis le métropole, le territoire compte actuellement 98 lits de réanimation et 36 lits de soins critiques. Sachant qu’en temps normal, le nombre de lit en réanimation sur l’île n’atteint pas 30.

« C’est une crise sans précédent à l’échelle de notre territoire »

Maina Sage, députée de Polynésie

En Martinique, le taux d’incidence, après avoir dépassé en août les 1 000 cas pour 100 000 habitants, s’établit actuellement à 438, contre 141 en métropole.

« L’incidence épidémique est en diminution » en outre-mer mais « la pression hospitalière reste très importante », a déclaré le ministre de Santé Olivier Véran mardi. Devant l’Assemblée nationale, M. Véran a souligné « l’effort sans précédent » pour ces territoires, avec notamment le « déploiement de près de 2 000 de nos soignants depuis la métropole », dont 800 sont encore sur place. Une centaine d’évacuations sanitaires ont été effectuées « et ça continuera », a-t-il promis, insistant une nouvelle fois sur l’importance de la vaccination.

Car si le taux de la population de plus de 18 ans ayant reçu au moins une dose de vaccin atteint 69% à la Réunion, elle tombe à 37% en Martinique, 38% en Guyane et 40% en Guadeloupe, selon le ministère de la Santé.

Des « drames humains »

En Polynésie, 33 personnes sont décédées du Covid-19 le week-end dernier, portant à 513 le nombre total de décès liés au virus sur le fenua (qui compte 270 000 habitants) depuis le début de l’épidémie. « C’est une crise sans précédent à l’échelle de notre territoire », souligne la députée Maina Sage. La Polynésie, constituée de « petites îles où tout le monde se connaît », est frappée par « des drames humains et familiaux terribles ». Mais « cette crise révèle aussi des déficits structurels en termes d’infrastructures, de moyens matériels et humains », relève-t-elle.

Le projet de loi prévoit aussi que si l’état d’urgence sanitaire était déclaré à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Wallis-et-Futuna ou en Nouvelle-Calédonie avant le 15 octobre, il serait là aussi en vigueur jusqu’au 15 novembre.

En Nouvelle-Calédonie, jusque-là préservée mais où l’inquiétude monte après la découverte de plusieurs cas autochtones, un confinement strict d’une durée de 15 jours est entré en vigueur mardi.

Dans l’opposition, les socialistes ont annoncé qu’il voteraient ce texte, mais le député Gérard Leseul a prévenu qu’il « faudra rester très vigilants sur les mesures d’accompagnement économique et sanitaire ». 0 droite, le groupe LR a annoncé une position identique.  La principale opposition vient du groupe LFI. « Plutôt que de restreindre les libertés », estime l’Insoumise Danièle Obono, il faudrait « s’attaquer aux causes structurelles des difficultés » en investissant davantage dans les infrastructures sanitaires de ces territoires.

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