Les négociations entamées il y a 3 mois, au moment de la reprise de la rotation, n’aboutissent pas. Une partie du personnel naviguant et du personnel au sol redoute des contaminations radioactives.
« Depuis le début, tout est opaque. On n’a jamais réussi à avoir la documentation adéquante. Les régles sociales et aéronautiques n’ont pas été respectées. L’employeur a essayé de faire passer en force son contrat juteux, il faut le dire, au mépris des employés (…) L’opacité et les mensonges au sujet de cette desserte sensible nous ont emmené à demander le volontariat, catégoriquement refusé par la direction, qui appréhende que le nombre de non volontaires augmente par rapport au nombre de personnel nécessaire pour faire cette rotation (…) L’entreprise a un contrat très très juteux au détriment de la santé d’un certain nombre de personnels », explique Titaina Viriamu, délégué syndicale Spencat, qui représente les personnels navigants.
Fait rare : les agents au sol se joignent eux aussi au mouvement. En contact avec le matériel, ils craignent eux aussi des contaminations.
Pour le président du conseil d’administration de la compagnie aérienne locale, il s’agit purement et simplement d’hystérie….
« Nos personnels se posent 2 à 3 heures par jour. Quelques fois un peu plus mais très rarement. Et encore, quand on prend le nombre d’agents : le risque de passage sur Moruroa sera de 1 fois toutes les 25 semaines. Si on compare au personnel des autres entreprises qui vivent sur Moruroa 24h/24, l’exposition est ridicule. Et comment peut-on imaginer qu’une entreprise sérieuse puisse mettre son personnel en danger sur Moruroa ? L’inspection du travail laisserait-elle faire ?(…) Nous avons sollicité un expert, qui est venu expliquer au personnel concerné l’état réel de la situation. Il a confirmé notre position… », indique le PCA Joël Allain.
« Pour les analyses concernant les aliments : la sécurité alimentaire veut que l’on analyse de temps en temps les aliments de la base vie, et que l’on ramène des échantillons pour vérifier s’il n’y a pas de rupture dans la chaîne de froid, de salmonellose… mais en aucun cas, ce ne sont des analyses radioactives. Il faut rester sérieux ! On ne peut pas imaginer qu’Air Tahiti puisse prendre le moindre risque avec cette situation ! », ajoute-t-il.
Une première rencontre depuis le dépôt d’un préavis de grève, est prévue demain. Faute d’accord, la grève prendra effet lors du prochain vol hebdomadaire pour Moruroa, mardi 13 octobre.
Et déjà, le Spencat menace d’entamer un autre bras de fer avec sa direction : un préavis pourrait être déposé la semaine prochaine au sujet du temps de travail.
Titaina Viriamu, délégué syndicale Spencat
Joël Allain, président du conseil d’administration d’Air Tahiti