Vers une caisse de chômage en Polynésie ?

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A l'issue de la traditionnelle rencontre du 1er mai entre le gouvernement et les syndicats, Patrick Galenon de la CSTP/FO a indiqué que le gouvernement était "prêt à étudier le principe d'une caisse de chômage".

Publié le 01/05/2020 à 13:34 - Mise à jour le 02/05/2020 à 10:21

A l'issue de la traditionnelle rencontre du 1er mai entre le gouvernement et les syndicats, Patrick Galenon de la CSTP/FO a indiqué que le gouvernement était "prêt à étudier le principe d'une caisse de chômage".

Le projet n’a été qu’évoqué lors de la rencontre de ce jour, mais pour la CSTP/FO, « c’est une bonne nouvelle ».

« En 2008 il y avait entre 12.000 et 15.000 emplois perdus, je pense qu’aujourd’hui on est près du double, estime Patrick Galenon. Les 6.000 emplois directs du tourisme vont être perdus. On va être proche de 20.000 à 22.000 salariés perdus. Il faut savoir que le salaire moyen d’un salarié privé, c’est 228.000 francs. Vous comprenez que 25.000 emplois perdus, ça fait déjà 50 milliards. Donc le tribut des salariés est lourd. Et je crois que le gouvernement avait mal peut-être compris que les salariés, ça va être un lourd tribu, et bonne nouvelle, ils sont prêts à étudier le principe d’une caisse de chômage », a-t-il annoncé, avant de préciser que « si cela avait déjà été fait, comme c’était prévu avec le Autaeaeraa ou encore sous le gouvernement Tong Sang, aujourd’hui on serait moins dans la crise. » Reste à savoir qui financera cette caisse.

Dialogue renoué avec les organisations syndicales

(crédit photo : présidence de la Polynésie française))

Au-delà de ce point, la traditionnelle rencontre entre le gouvernement et les organisations syndicales à l’occasion de la fête du travail s’est déroulée dans une ambiance conviviale.

A Tia I Mua a ouvert cette rencontre, suivi de l’intersyndicale composée de CSTP-FO, O Oe To Oe Rima, Otahi, CSIP et le syndicat de la fonction publique. Dans ses propos liminaires, le président a fait état de la situation du Pays et de la façon dont ont été mis en œuvre les dispositifs d’urgence pour répondre à la crise économique qui a découlé de la crise sanitaire.

Le président et sa ministre du Travail, Nicole Bouteau, ont admis, pour le regretter, que la consultation des partenaires sociaux n’avait pu s’effectuer normalement mais qu’il s’agissait de répondre à l’urgence. « En quatre jours nous avons bâti tout le dispositif de solidarité et depuis le 20 avril nous avons versé une aide à plus de 15 000 personnes, ce qui représente 1,3 milliard Fcfp », a souligné la ministre. Mais elle a également rappelé que sa porte n’avait jamais été fermée et qu’une organisation syndicale avait été reçue aussitôt après en avoir fait la demande.

Une autre rencontre le 11 mai

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Concernant le recours des organisations syndicales contre la loi du Pays qui organise le dispositif des aides du Pays, le président a rappelé qu’il ne contestait pas la faculté pour les syndicats de saisir la justice mais que sa préoccupation portait surtout sur le fait que l’ensemble pourrait être annulé et qu’il se refusait à aller demander aux salariés et patentés de rembourser les aides qu’ils avaient pu percevoir.

A Tia I Mua et les autres organisations syndicales ont également mis en avant la situation critique de la CPS qui n’engrange plus autant de cotisations sociales et aura du mal à faire face au paiement des prestations. Ils ont plaidé pour que l’Etat et le Pays garantissent un emprunt qui pourrait être effectué par la caisse.

Tout en félicitant le gouvernement pour sa gestion de la crise sanitaire, l’ensemble des organisations syndicales a convenu qu’il fallait désormais que tout le monde se donne la main pour envisager les mesures d’après-confinement. Le président a partagé ce discours et la nécessité de reprendre le dialogue en proposant une rencontre avec les syndicats le 11 mai prochain afin de travailler de concert sur les mesures pour le futur.

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