Vaiturere Pomare, Miss Université : « il faut donner la chance à tous les corps d’être représentés dans les concours de beauté »

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Changer les regards et faire évoluer nos perceptions de la beauté. C'est le challenge que s'est fixé la nouvelle Miss Université de la Polynésie en participant au concours. Rencontre :

Publié le 21/03/2023 à 12:43 - Mise à jour le 21/03/2023 à 12:44

Changer les regards et faire évoluer nos perceptions de la beauté. C'est le challenge que s'est fixé la nouvelle Miss Université de la Polynésie en participant au concours. Rencontre :

Elle est la 3e Miss représentant l’Université de la Polynésie. Vaiturere Pomare a été élue le 10 mars dernier. Depuis l’année dernière, le concours a pris de l’ampleur avec l’élection de Abel Hauata, première Miss UPF transgenre.

D’un simple projet d’étude, le concours est devenu un véritable événement. Cette élection met en avant non pas des critères physiques, mais la culture générale, l’élocution, l’aisance en public, la prestance, et l’engagement dans un domaine.

Pour cette édition, 10 candidats (5 filles et 5 garçons pour Mister Université) avaient été sélectionnés. Présentés en décembre, ils se sont préparés durant 3 mois pour l’élection sur le thème de « la force de la jeunesse – Te puai ».

Vaiturere a obtenu la meilleure note au test de culture générale, avant d’être élue le mois d’après devant le public du grand théâtre de la Maison de la culture.

La Polynésie est la terre des Miss. Grandes, élancées, les traits fins, et de longs cheveux… c’est ainsi que beaucoup se représentent la beauté polynésienne. Le combat de Vaiturere : montrer que la beauté va au-delà du physique. « Je voulais prouver par ma participation que le physique ne fait pas la beauté d’une femme, qu’il fallait sortir des stéréotypes des Miss minces, grandes, belles, et donner la chance à tous les corps d’être représentés dans les concours de beauté. »

« j’ai commencé à prendre du poids, et j’ai eu du mal à m’accepter »

Si la Miss a choisi ce combat, ce n’est pas sans raison : « Au collège, j’étais une fille très mince, et ensuite j’ai fait une grosse dépression ce qui a fait que je me suis réfugiée dans la nourriture. J’ai commencé à prendre du poids, beaucoup de poids, et après j’ai eu du mal à m’accepter. »

En métropole, la société Miss France a fait évoluer les critères de son élection. Les transgenres, mères de familles, et femmes tatouées et de tous les âges peuvent désormais se présenter. « Il n’y a jamais eu de limite de poids », avait également déclaré aux médias nationaux Cindy Fabre qui remplace Sylvie Tellier à la tête du comité.
Une petite révolution semble en marche, même si au fenua, le comité Miss Tahiti n’a pour l’instant pas opéré de changements.

Participer à l’élection de Miss Université de la Polynésie était un défi pour Vaiturere. La jeune femme de 20 ans souhaitait tenter l’aventure avant de quitter le territoire pour poursuivre ses études. Vaiturere achève une licence en géographie. Elle souhaite devenir cartographe… « Ce qui m’attire c’est vraiment la représentation visuelle des données, montrer ce qu’on veut mettre en avant dans les cartes, tout ce qui est géomatique, info, statistiques… C’est ce que j’aime (rire). (…) L’idéal ce serait que je puisse revenir travailler sur le territoire. » Une beauté hors normes et sans conteste, et surtout, une tête bien pleine.

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