Vaccins, adjuvants, effets secondaires : les arguments du Tavini passés à la loupe

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Le représentant indépendantiste Richard Tuheiava est revenu sur les motifs qui l’ont poussé, avec cinq autres confrères du Tavini, à déposer à l’assemblée une proposition de loi contre l’obligation vaccinale. L’élu a notamment avancé des arguments que notre rédaction a jugé utile de vérifier.

Publié le 26/10/2021 à 10:17 - Mise à jour le 26/10/2021 à 10:18

Le représentant indépendantiste Richard Tuheiava est revenu sur les motifs qui l’ont poussé, avec cinq autres confrères du Tavini, à déposer à l’assemblée une proposition de loi contre l’obligation vaccinale. L’élu a notamment avancé des arguments que notre rédaction a jugé utile de vérifier.

Sollicité par différents collectifs dont Nuna’a a Ti’a, Richard Tuheiava s’est fait l’écho des nombreuses inquiétudes autour des vaccins anti-covid lors de son intervention sur notre plateau, dimanche soir.

L’ARN messager, une technologie pas si « nouvelle »

L’un des arguments avancé par l’élu du tavini : l’ARN messager est une technologie « nouvelle, qui n’a jamais été utilisée sur l’homme bien qu’elle soit très efficace ».

Pourtant, la technologie à ARN messager a déjà fait l’objet d’application sur l’homme il y a 15 ans et a même été saluée en 1965 par un prix Nobel de médecine. Des injections d’ARNm ont été réalisées en Allemagne pour combattre des formes de tumeurs cancéreuses. L’ARNm fait ainsi l’objet d’études prometteuses dans la lutte contre différents cancers.

Concernant sa composition, le docteur Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste à la plateforme covid en Polynésie, est clair : « il n’y a pas d’adjuvants. Il y a des excipients. Les excipients qu’est-ce que c’est ? C’est le liquide que l’on met autour. On ne va pas injecter de l’ARN solide. Il faut bien le mettre dans des « conservateurs » qui sont des produits totalement anodins, bien supportés ». Ainsi les seuls excipients contenus dans le vaccin Pfizer sont un peu de sel, des matières grasses et du sucre.

Pas d’effets secondaires graves

Dimanche soir, Richard Tuheiava a évoqué le vide juridique quant aux effets secondaires du vaccin anti-covid : « dans le texte qui a été voté au mois d’août, il n’y a rien sur les effets indésirables éventuels dans le cas où des Polynésiens auraient à se plaindre dans quelques années ».

Mais sur ce point, Dr Mallet tient à rassurer : « je rappelle à ce niveau-là qu’aujourd’hui, la pharmacovigilance du vaccin Comirnaty [NDLR: vaccin Pafizer] comme d’autres d’ailleurs n’a montré aucun effet secondaire grave nouveau. On a maintenant des chiffres sur des millions de personnes ». Dans l’histoire des vaccins qui a soufflé ses 140 bougies, jamais un effet secondaire n’a d’ailleurs été découvert après un délais de trois mois.

Une AMM valable

Autre sujet évoqué par le Tavini : l’autorisation de mise sur le marché des vaccins anti-covid et notamment sur le vaccin Pfizer : « c’est une AMM conditionnelle. C’est uniquement sur le territoire américain que la FTA a donné une autorisation définitive », a avancé l’élu indépendantiste.

Effectivement le vaccin Pfizer a reçu de la part des autorités américaines une autorisation définitive de mise sur le marché. Mais une AMM conditionnelle est loin d’être une autorisation au rabais selon Dr Mallet : « l’AMM conditionnelle, c’est une AMM à part entière. Simplement, compte-tenu de la rapidité du développement qu’il y a eu, on prend en compte les données de pharmacovigilance. C’est pour cela qu’on dit « conditionnelle ». Pour autant, elle est toujours valable ».

Aucun vaccin français autorisé pour l’instant

Richard Tuheiava a également annoncé l’arrivée prochaine de vaccins français et défendu un accès à ces sérums classiques : « aujourd’hui, il y a des vaccins qui sont traditionnels qui existent. Vous avez Valneva, Sanofi… Donc il y a des vaccins français », a-t-il affirmé en direct.

Or ces mêmes vaccins n’ont toujours pas reçu d’autorisation, selon Dr Henri-Pierre Mallet : « pour l’instant, il n’y a pas d’AMM pour ces vaccins, donc moi, je ne les connais pas très bien. Ils n’ont pas encore été validés, on n’a pas encore vu toutes les études. Tout dépendra effectivement des disponibilités et de l’intérêt de ces vaccins. Et probablement, si ces vaccins sont disponibles, on pourra en profiter ».

Contrairement au vaccin à ARN, ces vaccins classiques sont composés d’adjuvants traditionnels tels que des sels d’aluminium. Des composants souvent dénoncés pour leurs effets secondaires.

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