Vacciner contre le papillomavirus pour prévenir certains cancers

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Peut-on envisager un monde sans cancer du col de l’utérus ? C’est en tout cas ce à quoi travaille l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis plusieurs années déjà, en s’attaquant au principal responsable de cette maladie : le papillomavirus. Un vaccin existe. Disponible au fenua, il n'est pas remboursé, contrairement à ce qui se fait déjà dans de nombreux pays.

Publié le 25/03/2021 à 14:56 - Mise à jour le 26/03/2021 à 10:50

Peut-on envisager un monde sans cancer du col de l’utérus ? C’est en tout cas ce à quoi travaille l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis plusieurs années déjà, en s’attaquant au principal responsable de cette maladie : le papillomavirus. Un vaccin existe. Disponible au fenua, il n'est pas remboursé, contrairement à ce qui se fait déjà dans de nombreux pays.

Le papillomavirus humain est un virus sexuellement transmissible. Il en existe au moins 200 types différents. Certains provoquent des lésions bénignes, mais aussi des cancers, comme celui du col de l’utérus. Si la vaccination permet de prévenir ces formes graves, elle doit néanmoins être réalisée rapidement.

« Il faudrait vacciner les jeunes adolescents, idéalement entre 11 et 14 ans, filles et maintenant depuis janvier 2021 on recommande de vacciner les garçons, explique la gynécologue Dr Narymane Benmiloud. Ça permettrait de diminuer la transmission et à terme d’éradiquer le cancer du col de l’utérus. »

Contrairement à la métropole ou à l’Australie, le vaccin n’est pas remboursé en Polynésie, même partiellement. Un frein pour la plupart des familles, puisqu’il faut 2 à 3 injections, à 20 000 Fcfp chacune, en fonction de l’âge.

« Toutes les familles ne pourront pas vacciner leurs enfants, poursuit la gynécologue, donc il faudrait essayer de réfléchir à comment on pourrait mettre en place un programme de vaccination par le biais des écoles, qui soit pris en charge et qui permettrait l’accès à la vaccination à tous. C’est d’autant plus frustrant que, avant d’arriver au stade cancer, on va avoir plusieurs étapes. Des lésions précancéreuses qui peuvent être prises en charge de manière simple sans en arriver à des traitements lourds. Et je trouve dommage qu’on ne puisse pas, avec les moyens qu’on a, éviter ça. »

Au-delà de la contrainte financière, certains parents hésitent. Vacciner son enfant contre le papillomavirus revient-il à l’inciter à avoir des relations sexuelles ? Pour Frédérique Martin, infirmière et maman d’une jeune fille de 15 ans récemment vaccinée, la question ne se pose pas.

« Je pense qu’il faut établir une confiance avec ses enfants, confie-t-elle. Si on est simple et honnête, ça se passe très bien et les enfants comprennent très bien les choses. En plus ils savent que je suis soignante, et leur maman avant tout, donc ça s’est très bien passé. Et même le papa, je lui ai expliqué les choses. Il a très bien accepté et il a compris que c’était dans l’intérêt de nos enfants. »

Sollicitées, la direction de la Santé et la CPS n’ont pas souhaité répondre à nos questions.

Natacha Helme, présidente de la ligue contre le cancer, s’est exprimé sur le plateau JT à ce sujet jeudi soir.

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