Les captages des 1000 sources sur les hauteurs de Mahinarama n’en portent plus que le nom. Le débit habituellement intense s’est considérablement réduit depuis le mois d’août. Le manque de pluie dans les montagnes affecte les réservoirs de 11 lotissements de Mahinarama. « Sur les hauteurs de Mahinarama, pratiquement depuis 15 jours, 3 semaines, l’eau s’est raréfiée donc il y a moins d’eau qui arrive sur les bassins (…) On a trois bassins : un de 500 m3 qui est vide, un de 500 m3 qui contient un peu d’eau en réserve en cas de problème et le bassin de 1000 m3 qui n’est pas plein (…) Pour 36m3 qui rentrent, on a 50m3 qui sortent. Donc on est en déficit. Il nous manque 14m3 et on ne peut pas les rattraper sauf en coupant la nuit », explique Chantal Garnier, conseillère municipale délégataire de l’eau.
Toutes les communes de Tahiti, de Moorea, des îles Sous-le-Vent et des Tuamotu sont touchées par la sécheresse. Un phénomène normal en cette période de saison fraîche. Mais Météo France parle d’une sècheresse remarquable avec 80 à 85% de pluie en moins dans ces deux archipels par rapport aux moyennes de saison. « La sècheresse cette année n’est pas la même. L’année dernière elle touchait plus la Société et le sud des Australes. Cette année on la retrouve de la Société encore mais aussi aux Tuamotu. Si on fait le calcul du 1er août au 18 septembre, on a des déficits pluviométriques de l’ordre de 80 à 85%. L’an dernier on était plutôt de l’ordre de 70% ce qui est déjà remarquable, rappelle Sébastien Hugony, responsable de communication à Meteo France. Sur les Tuamotu depuis le 1er août, on a compté à Hao par exemple, 3 jours de pluie sur les 50 jours entre le 1er août et le 18 septembre, 9 jours à Takaroa. Donc c’est très très sec au niveau des Tuamotu ce qui peut donner des problèmes pour les citernes de récupération d’eau de pluie. (…) Les pluies qui tombent ne peuvent pas s’infiltrer dans la terre pour régénérer les nappes phréatiques. Cette eau est tout de suite récupérée par la végétation ou par le ruissellement. »
Le vent d’Est des alizés est l’une des principales causes de ce manque de pluviométrie. Mais ce déficit depuis le mois d’août pourrait avoir des conséquences sur la saison des pluies allant de novembre à janvier. Car les sols sont secs : « Il faudra faire attention aux premières fortes pluies s’il n’a pas plu d’ici là parce que des fortes pluies sur une terre très sèche, l’eau ne va pas rentrer dans la terre mais va ruisseler donc peut créer des inondations par endroits. »
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Avec la sècheresse, il y aussi le risque d’incendie. À Punaauia, il est interdit de brûler les déchets végétaux. Vendredi matin, un feu de forêt a ravagé 2000 m2 de terrain sur les hauteurs de Taapuna.