Une quinzaine de personnes expulsées près de la RDO

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L’Equipement a détruit, ce mercredi matin, les logements de fortune construits illégalement à l’entrée de la RDO, entre Papeete et Faa’a. Une quinzaine de personnes y vivait depuis plusieurs années. Selon le Pays : il est question de consolider les berges autour de la RT6…

Publié le 22/04/2020 à 14:58 - Mise à jour le 22/04/2020 à 15:51

L’Equipement a détruit, ce mercredi matin, les logements de fortune construits illégalement à l’entrée de la RDO, entre Papeete et Faa’a. Une quinzaine de personnes y vivait depuis plusieurs années. Selon le Pays : il est question de consolider les berges autour de la RT6…

Mauvaise surprise, ce mercredi, pour les familles installées en bord de route, à la limite entre Papeete et Faa’a. Les squatters ont été délogés des terrains occupés illégalement depuis deux ou trois ans. Tôt ce matin, les services de l’Equipement, mais aussi les services sociaux, et des médiateurs, sont intervenus auprès des familles concernées.

« C’était une opération de longue date. Nous voulions les retirer d’ici depuis l’an dernier. Nous avions un accord avec les communes de Papeete et Faa’a mais ça ne s’est pas fait. On a donc lancé un appel d’offres pour le confortement des berges de la RT6, et c’est pour cela que l’on a pris cette décision de les faire partir. L’appel d’offres a été attribué, les travaux de confortement des berges de la RT6 vont commencer incessamment. Le Port envisage d’agrandir et d’approfondir la passe de Papeete. Il faut donc que l’on conforte les berges de la RT6 qui sont usées. Les enrochements datent de plusieurs années déjà. Ceux qui sont à côté de la piscine, on les a fait partir parce-qu’il y a un projet d’aire de jeu. Et ici, sur la RT6, on envisage de nettoyer les lieux pour que l’entreprise qui va venir puisse installer son matériel de chantier. Sur le bord de mer, au virage, on a négocié ce matin avec les occupants. Ils ont déjà un logement. Ici, ça leur sert de lieu de pêche. On va stocker leurs affaires pour qu’ils puissent aller à la pêche. Ça s’est très bien passé. Comme on a trouvé des solutions de relogement, ils ont accepté de partir » 

Crédit Tahiti Nui Télévision

Du côté des familles, ce n’est pas du tout le même récit. Plusieurs nous expliquent se sentir trahies. Elles indiquent ne pas savoir où elles vont dormir ce soir. Les logements OPH : elles savent qu’elles ne pourront pas en payer les loyers réclamés.

« On aurait du nous dire la vérité ! » regrette l’une des jeunes femmes expulsées. « Dans la famille on est 7. Dix avec les enfants. Ils sont chez la belle famille. Nous, on a écouté ce qu’on nous a demandé. Nous sommes allés dans les zones de confinement. Si on avait su, on serait restés pour garder notre cabane. C’est notre seul endroit où vivre ! Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser des autorités ! »

Une autre s’exclame : « Ils attendaient le confinement… Ils auraient du nous prévenir avant ! Quand le confinement sera terminé, comment on va faire ? Je demande qu’on nous cherche un endroit pour nous. Pour qu’on puisse y habiter après tout ça ! »

Informé de la situation, Père Christophe, vicaire de la cathédrale de Papeete, fondateur du Centre Te Vaiete et référent des personnes sans abri, s’étonne. « Etait-ce une priorité en cette période de confinement ? ». Il indique avoir rédigé un courrier à destination du haut-commissaire, Dominique Sorain.

Crédit Tahiti Nui Télévision

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