C’est l’une des maladies sexuellement transmissibles les plus répandues, au point qu’une campagne de vaccination gratuite des élèves de 5e a été lancée le 2 octobre dans les établissements scolaires de l’hexagone, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron en février. En Polynésie, le papillomavirus (HPV) devrait également faire l’objet d’une campagne de vaccination d’ici la fin de l’année, ont annoncé les autorités sanitaires du Pays.
L’usage de préservatifs ne permet pas d’éviter la transmission, qui se fait par contact avec la peau et les muqueuses, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Les HPV étant particulièrement contagieux, une majorité des hommes (91 %, selon une étude menée aux Etats-Unis en 2014) et des femmes (85 %) sexuellement actifs ont été ou seront infectés à un moment de leur vie.
Chaque année, les HPV sont à l’origine de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers, principalement du col de l’utérus, provoquant plus de 1 000 décès. Autre cas, les cancers de la sphère ORL, de l’anus, de la vulve, du vagin et plus rarement du pénis. Environ 1 750 de ces nouveaux cas sont détectés chez des hommes, et 4 580 chez des femmes.
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80 à 90% de la population Polynésienne concernée
En Polynésie, 80 à 90% de la population est ou a été touchée. « La chance que l’on a, c’est qu’avec l’immunité naturelle, on peut s’en débarrasser, explique la directrice de l’ICPF et gynécologue Teanini Tematahotoa. Puisque plus de 80% des gens, des garçons et des filles vont s’en débarrasser au cours de leur vie. Mais malheureusement, certaines personnes, 20% des personnes vont le garder, en particulier les femmes au niveau du col de l’utérus » .
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Bien que longtemps uniquement associé au cancer du col de l’utérus, les HPV concernent aussi les hommes. La prévention en milieu scolaire est donc fondamentale. « La vaccination est un des moyens de prévention, note Teanini Tematahotoa. Quand les jeunes sont vaccinés entre 11 ans et 14 ans, ils ne vont pas attraper les papillomavirus, les plus dangereux, les plus agressifs et donc ne vont pas avoir de lésions et après de cancers dû à ce virus » , assure-t-elle.
Campagne de 2000 doses gratuites
La vaccination a un coût : 1 dose équivaut à 20 000 francs. Les les 11 / 14 ans ont besoin de 2 doses, et les 15 / 19 ans prennent 3 doses. Un montant rédhibitoire pour de nombreuses familles. Pour y remédier, l’ICPF et le Pays devraient ainsi proposer 2000 doses gratuites d’ici décembre. Une initiative saluée par les professionnels du terrain, qui alertent sur la faible couverture vaccinale au fenua.
« Dans notre pharmacie, on peut faire entre 1 à 4 par mois, donc c’est quand même très peu. C’est un problème de santé publique, ça concerne énormément de gens, ça serait une bonne chose que ce vaccin soit pris en charge, souffle Éric Costa, pharmacien. Et la campagne n’aurait, selon lui, rien d’insurmontable. On n’a pas de problème à s’en procurer, on a des grossistes ici en Polynésie qui font très bien leur travail » , affirme-t-il.
En plus de cette première campagne de vaccination, l’ICPF s’est déjà fixé de nouveaux objectifs pour l’année prochaine : étendre la gratuité des vaccins aux 15 / 19 ans et lancer une campagne d’information et de vaccination en milieu scolaire.