Une page Facebook pour les paranges de Polynésie

Publié le

Publié le 14/10/2018 à 10:50 - Mise à jour le 14/10/2018 à 10:50

Le 15 octobre est la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. Le deuil périnatal est la perte d’un enfant en cours de grossesse, à la naissance, dans les heures qui suivent ou durant les 7 premiers jours de vie. L’Organisation mondiale de la santé estime qu’environ 2,7 millions de nouveau-nés sont décédés en 2015 et 2,6 millions d’autres enfants sont mort-nés.

La perte d’un enfant est une épreuve traumatisante. De nombreuses associations existent dans le monde, en soutien aux « paranges » (contraction de parents et ange, mot créé pour définir les parents ayant perdu un enfant). En Polynésie, il n’en existe pas encore, mais des groupes se forment. 

> « Le plus dur a été l’après »

Charlène a perdu son enfant l’année dernière. « Nous avons été très bien accompagnés par l’hôpital, mais le plus dur a été l ‘après, une fois chez soi, le ventre vide », se souvient-elle. La jeune femme constate alors l’absence de structure de soutien aux paranges sur le fenua. Elle se tourne alors vers une amie de métropole qui a vécu le même drame. Puis, Charlène trouve peu à peu d’autres paranges du fenua sur les réseaux sociaux.

Pour continuer à partager, la jeune mamange a décidé il y a peu de créer une page Facebook, Les anges du fenua. « La page que j’ai créée se veut être un espace d’échange d’informations, d’expériences entre paranges mais également pour l’entourage, la famille, les amis qui souvent ne savent pas quoi ni comment en parler. Aussi, certaines mamanges souhaitent partager leur expérience directement sur la page, d’autres ont juste des questions. Je partage aussi des vidéos, articles, citations qui m’ont personnellement aidé ou que je trouve pertinents. »

> Bientôt une association ?

Cette page est une première étape pour Charlène qui aimerait monter une association afin de « mettre de réelles actions en place. Certaines associations existantes en métropole proposent par exemple le passage d’un photographe bénévole pour avoir de beaux souvenirs qui sont précieux, car les seuls qui resteront de cet enfant. Il y a aussi des bénévoles qui tricotent du linge avec une taille adaptée à ces petits anges (selon le terme de la grossesse) afin qu’ils soient encore plus beaux pour les parents, leur apportent plus de dignité encore. »

Une autre mamange du fenua a aussi créé un groupe « J’ai perdu un enfant, j’en parle ». 
Pour soutenir les paranges pour cette journée de sensibilisation, un ruban bleu et rose est partagé sur les réseaux sociaux. 

Manon Della-Maggiora

 

Dernières news