Une journée récréative pour les patients en psychiatrie

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Publié le 02/04/2019 à 15:08 - Mise à jour le 02/04/2019 à 15:08

Un petit tournoi de pétanque pour casser le train-train du quotidien. C’est ce qui a été proposé ce mercredi matin à une trentaine de patients du service psychiatrie du centre hospitalier de la Polynésie française. Une première pour ces personnes qui souffrent essentiellement de troubles de la personnalité comme la schizophrénie. Et cette compétition placée sous le signe de l’échange et de la bonne humeur a aussi et surtout une utilité sur le plan thérapeutique.
 
« Ils apprennent à être en contact les uns avec les autres parce que chez le patient schizophrène, le relationnel est plus difficile et le contact avec la réalité est plus délicat aussi, explique Michel De Simone, un infirmier du service psychiatrie. Donc ils apprennent le jeu de boules, les règles, compter les points aussi, les gens qui gagnent, les gens qui perdent… »
 
Et les principaux concernés avaient le sourire aux lèvres, comme Rémy, qui profitait de cette sortie pour « s’amuser, s’améliorer, c’est ça qu’il faut dans la vie !, confie ce patient. Ça change parce que le quotidien c’est toujours la même chose. »
 
Si ces patients ont un jour séjourné à l’hôpital, ils sont aujourd’hui placés dans diverses structures, comme les familles d’accueil. Avec son mari, Georgina prend soin d’une vingtaine d’entre eux, soit parce que leurs proches n’ont pas la capacité de les prendre en charge, soit parce qu’ils ont coupé les ponts avec eux du fait de leur handicap. Le couple s’est lancé il y a 17 ans dans l’aventure, en raison de son vécu personnel.
 
Ces familles d’accueil jouent un rôle primordial pour les soignants. En Polynésie, le plateau de soins psychiatriques est encore limité alors que les besoins sont importants. Et les familles d’accueil « sont très utiles parce qu’elles permettent d’héberger des patients qu’on ne pourrait pas placer ailleurs et qui seraient livrés à eux-mêmes, reprend Michel. Donc c’est très important et c’est vrai qu’on manque de place aussi et il y a des patients qui sont dans les services et qui attendent que d’autres structures s’ouvrent ou que des places se libèrent. »
 
Au vu du succès de cette matinée, l’équipe médicale envisage de renouveler régulièrement l’expérience.
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas et Jeanne Tinorua

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