Une journée pour rappeler que les personnes handicapées sont trop souvent mises de côté

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Publié le 02/12/2018 à 15:31 - Mise à jour le 02/12/2018 à 15:31

« C’est difficile de défendre la cause des handicapés parce qu’il y a beaucoup de choses à mettre en place, lance Diego Tetihia, président de l’association Voir ensemble – Mata Hotu no Porinetia, qui a lui-même perdu l’usage de ses yeux. Mais c’est important, parce qu’il faut prouver que les handicapés sont là, ils veulent travailler, ils veulent faire quelque chose. On est comme toute personne qui existe en ce monde. »
 
En ce lundi 3 décembre, journée internationale des personnes handicapées, une matinée d’information et de sensibilisation était organisée dans les jardins de Paofai, avec la participation notamment de 13 associations œuvrant en faveur des personnes handicapées. Ainsi, des stands pour montrer le travail des personnes handicapées ont été mis en place, mais aussi des stands de massages pour offrir un moment de bien-être.
 
Parmi ces acteurs du monde associatif, on retrouvait aussi les élèves d’une classe de CE1 de l’école Vaiaha, à Faa’a. Ces enfants, qui ont travaillé en classe sur le thème du handicap depuis novembre, tenaient un atelier où « l’espace de 10 minutes, les enfants porteurs d’un handicap peuvent être comme les autres enfants, ils peuvent se débrouiller comme eux », explique Graziella Tua, leur enseignante. « On s’est bien appuyés sur le fait qu’il est important pour ces enfants porteurs d’un handicap d’être sur le même piédestal qu’eux. »
 
Cette matinée a été l’occasion de rappeler aux personnes dites valides que les personnes handicapées sont encore trop souvent mises de côté. Le Pays a par ailleurs annoncé la construction d’un parc de jeux dans les jardins de Paofai pour les enfants handicapés. Mais celui-ci sera ouvert à tous les enfants afin de créer de la mixité.
 
« Les enfants sont tellement spontanés que, pour eux, il n’y aura pas de barrière, confie Isabelle Sachet, la ministre des Solidarités. Et c’est ça qu’il faut commencer à vulgariser comme message, aussi bien chez les enfants qu’auprès des adultes. Dire qu’une personne handicapée est une personne qui est là, qui fait partie de nous. C’est à nous aussi à aller vers eux et à les accueillir à bras ouverts dans tous les moments de la vie normale. »
 
Le gouvernement travaille à d’autres projets afin de favoriser l’intégration de ce public à la société, comme la mise en place d’un texte de loi pour aider les pensions de famille à prévoir des accès réservés aux personnes handicapées. Une discussion est aussi en cours avec le maire de Papeete pour développer l’accessibilité en centre-ville.   
 

Rédaction web avec Sophie Guébel et Esther Parau-Cordette

Le handicap en chiffres

 

  • En Polynésie, 6% de la population est porteuse d’un handicap, enfants et adultes confondus.
  • 5 482 personnes, enfants et adultes confondus, sont reconnus handicapés à 80% voire plus, et bénéficient d’une allocation.
  • 665 élèves porteurs de handicap sont scolarisés, dont 374 avec l’assistance d’auxiliaire de vie et 226 élèves inscrits en Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire).

 

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