Alain Loria, médecin hépato gastroentérologue au CHPF nous en dit plus sur l’hépatite B, qui selon lui, représente un problème de santé publique en Polynésie. « Le taux de personnes concernées par ce virus en Polynésie se situe entre 2 et 4% , alors qu’en métropole ce taux est inférieur à 0.5%. » Selon ce spécialiste, la Polynésie fait partie des « zones d’endémicité moyenne », sachant que les zones faibles se situent à moins de 2%.
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Ce fort taux est dû, selon le docteur Loria, au mode de transmission du virus, et à l’insularité. « Le mode de transmission, ici, est de type materno-fœtal, de la mère à l’enfant au moment de la naissance et comme jusqu’à début 1990 on ne dépistait pas les femmes enceintes, ce virus s’est largement transmis dans les familles où il y avait un grand nombre d’enfants. »
La forme d’infection la plus répandue de ce virus en Polynésie est « Le portage chronique du virus ». « Les personnes sont infectées sans le savoir, sans qu’ils développent de maladie du foie. Seul, un petit pourcentage va développer une maladie chronique du foie, voire un cancer du foie ».
Impossible de savoir si l’on est porteur du virus, sans avoir fait de prise de sang au préalable. « Quand les gens ont l’occasion de faire une prise de sang, pour une raison ou une autre, il faut qu’ils demandent le test de dépistage pour l’hépatite B, surtout, si il y a des antécédents dans la famille. » insiste le médecin.
Quant aux conséquences potentielles de l’hépatite… « La première est que lorsque l’on ne sait pas que l’on est atteint, on peut la transmettre à quelqu’un d’autre, par voie sexuelle ou contact sanguin. Un petit nombre de patient vont développer une maladie chronique du foie, l’organisme va réagir contre ce virus et détruire petit à petit le foie et aboutir à une cirrhose ou un cancer du foie ». A noter que chaque année, une dizaine de malades polynésiens sont évasanés pour bénéficier d’une greffe de foie.
Si la maladie est détectée à un stade précoce, il existe des traitements tout à fait efficaces qui permettent de bloquer le virus et ainsi d’arrêter la maladie. Grâce au vaccin, cette infection devrait disparaître à Tahiti au cours du prochain demi siècle.