Une initiative pour lutter contre l’impact sanitaire du changement climatique

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Publié le 12/11/2017 à 7:39 - Mise à jour le 12/11/2017 à 7:39

Son ambition ? Que d’ici à 2030, tous les petits États insulaires en développement aient des systèmes de santé résilients face au changement climatique et que les pays du monde entier aient réduit leurs émissions de carbone pour protéger les plus vulnérables des risques climatiques, et au bénéfice de la santé des citoyens des pays émetteurs.

L’initiative a 4 objectifs principaux :
Premièrement, donner davantage la parole aux responsables de la santé des PEID, ainsi, ils auront plus d’impact dans leur pays et au niveau international.

Deuxièmement, recueillir des preuves pour étayer l’analyse de rentabilité des investissements dans les secteurs du changement climatique et de la santé.

Troisièmement, promouvoir des politiques qui améliorent la prévention et la réduction des risques, y compris des systèmes de santé « résistants » au changement climatique.

Quatrièmement, tripler le soutien financier international pour faire face aux effets du changement climatique sur la santé dans les PEID.

« Les habitants des petits États insulaires en développement sont en première ligne des phénomènes météorologiques extrêmes: élévation du niveau de la mer et risque accru de maladies infectieuses », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Nous leur devons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider à se préparer à un avenir qui se joue déjà sur leurs côtes. »

 « Nous, aux Fidji, savons très bien que les changements climatiques constituent une menace sérieuse pour la santé de notre peuple, et je suis ravi que nous lancions cette initiative – en partenariat avec l’OMS et la CCNUCC – afin de mieux préparer les petits États insulaires comme le nôtre, avec les connaissances, les ressources et la technologie que nous avons pour accroître la résilience de leurs systèmes de santé, et dans le cadre d’efforts plus importants d’adaptation au changement climatique », a déclaré le Premier ministre fidjien et président de la COP23, Frank Bainimarama.

Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l’ONU Changement Climatique, a quant à elle déclaré: « Le changement climatique aura un impact de plus en plus important sur la santé et le bien-être des populations, partout dans le monde, si les pays n’appliquent pas pleinement l’Accord de Paris. »

« Les petites îles sont en première ligne des phénomènes météorologiques extrêmes qui peuvent contaminer l’eau potable, causer des canicules dangereuses pour la santé et influer fortement sur les vecteurs de maladies infectieuses. Cette initiative peut renforcer la réponse des petites îles afin de parer à l’augmentation des risques tandis que le monde s’emploie à veiller à ce que nous maintenions ensemble une élévation de la température mondiale bien au-dessous de 2°C et la plus proche possible de 1,5°C », a-t-elle ajouté.

Les PEID sont depuis longtemps reconnus comme particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. Leur situation a été soulignée au sein même de la CCNUCC par les ministres de la Santé lors de l’Assemblée mondiale de la Santé en 2008 et dans l’Accord de Paris de 2015.

Ils ont également fait œuvre de pionnier en matière d’approches novatrices pour améliorer la résilience de leurs systèmes de santé au changement climatique. En plus de n’émettre qu’une infime proportion des gaz à effet de serre responsables du changement climatique, nombreux sont ceux qui réduisent déjà leurs émissions carbone, déjà faibles.

 « Les petits États insulaires en développement sont prêts à prendre le commandement d’une transition écologique, résiliente et d’une stratégie nationale pour la promotion de la santé – mais le soutien de la communauté internationale est essentiel », a déclaré le Dr Joy St John, récemment nommée sous-directrice générale chargée du Groupe Climat et autres déterminants de la santé à l’OMS.

« Moins de 1,5% des financements internationaux pour l’adaptation au changement climatique sont alloués à des projets qui garantissent la préservation de la santé de tous, et une fraction seulement de cette aide est destinée aux PEID. Les violents événements météorologiques récents dans les Caraïbes démontrent que des interventions davantage ciblées sont importantes. Nous devons faire beaucoup plus et nous devons agir très rapidement. »

L’appropriation par les pays est le principe de base de cette initiative. Les ministres de la Santé de certains des pays les plus touchés ont déjà commencé à apporter leur contribution en consultant le Directeur général de l’OMS et les réunions du Comité régional de l’OMS, et ceci va se poursuivre.

Depuis 2015, l’OMS travaille avec le secrétariat de la CCNUCC pour élaborer des profils de pays détaillés afin d’évaluer les risques et de fournir des conseils adaptés sur la façon dont ces pays peuvent s’adapter et atténuer les effets du changement climatique sur la santé. Plus de 45 profils de pays ont déjà été réalisés et, dans le cadre de cette initiative, l’OMS s’engage à publier un profil-pays pour chaque petit État insulaire en développement d’ici la fin 2018.

De nombreux acteurs nationaux de la santé, des organismes de développement et des organismes des Nations Unies apportent déjà d’importantes contributions à la protection de la santé dans les PEID. L’initiative de l’OMS vise à rassembler les efforts existants et les plus récents et à les faire connaître afin qu’ils aient un retentissement maximum.

« Notre espérance : que d’ici 2030, tous les systèmes de santé des petits États insulaires en développement soient en mesure de résister aux variations et aux changements climatiques », ajoute le Dr St John. « Et, bien sûr, que les pays du monde aient considérablement réduit les émissions carbone. »
 

Rédaction web avec UNCC

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