Une formation pour la prise en charge des personnes en détresse

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L’association SOS Suicide a organisé en fin de semaine à Arue une série de formations à destination des professionnels de santé et sociaux-éducatifs, dispensées par une spécialiste venue du Québec.

Publié le 05/03/2022 à 16:13 - Mise à jour le 05/03/2022 à 16:13

L’association SOS Suicide a organisé en fin de semaine à Arue une série de formations à destination des professionnels de santé et sociaux-éducatifs, dispensées par une spécialiste venue du Québec.

Philippe, 36 ans, séparé, deux enfants, est accro à l’alcool et présumé coupable de violences conjugales. Son projet ? Tuer sa famille avant de se donner la mort. Un terrible scénario élaboré lors d’une des formations sur la gestion de crise suicidaire. Destinée à une trentaine de médecins, psychologues et éducateurs polynésiens, l’exercice doit leur permettre d’appréhender au mieux cette situation de crise. Pour ce faire, ils peuvent compter sur l’expérience de la professeure l’université du Québec, Monique Séguin. « On est là dans grande situation détresse et surtout de souffrance. Et lorsque la souffrance devient humainement supportable, on est capable d’ouvrir le champ cognitif et d’introduire des possibilités d’actions » explique la spécialiste de la prévention du suicide.

Le Québec qui a décidé de casser le tabou que représente le suicide, applique depuis vingt ans une série de mesures concrètes pour enrayer ce fléau comme le contrôle des armes, la formation des professionnels de santé, mais aussi et surtout l’accompagnement des familles : « Lorsque les gens font une tentative de suicide, il faut offrir systématiquement à la personne et à sa famille un suivi qui va durer plusieurs mois, parce qu’on sait que dans les trois mois après une tentative de suicide, si les gens n’ont pas de suivi, il y a une augmentation du risque de décès par suicide ».

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La Polynésie lance simultanément avec les autres territoires d’Outre-mer une vaste étude intitulée « Autopsom ». Les professionnels souhaitent ainsi affiner leurs données pour une meilleure prise en charge : « Il y a des dispositifs qui sont déjà présents, mais est-ce que c’est suffisant, je ne sais pas. On considérera de manière générale que ça ne sera jamais assez suffisant pour pouvoir répondre à toutes les demandes et est-ce que tout le monde a accès aux informations et vers qui s’orienter, on se rend compte dans le quotidien que ce n’est pas toujours le cas » indique Sophie Brilland, psychologue clinicienne.

En moyenne, 30 à 40 Polynésiens se donnent la mort chaque année. Le suicide serait la troisième cause de mortalité en Polynésie française après les accidents cardio-vasculaires et les cancers. La majeure partie de ces actes seraient dus à une rupture amoureuse.

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