Une délinquance contenue, à l’exception des violences sexuelles

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Publié le 09/10/2018 à 12:55 - Mise à jour le 09/10/2018 à 12:55

Selon les propres mots de René Bidal, « la délinquance en Polynésie française ne se manifeste pas par une explosion à la hausse ». Pour autant, selon Réné Bidal, « on constate un continuum de comportements déviants, d’incivilités, d’actes de malveillance et une augmentation des addictions ».
Voici dans le détail, les chiffres présentés ce mercredi. Des chiffres qui montrent beaucoup de stabilité et sont surtout très en-dessous des moyennes nationales, à l’exception notable des violences intra-familiales et des violences sexuelles.
Un grand plan de prévention 2018 – 2020 sera annoncé le 19 octobre à l’issue de la réunion du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance.

> ​Atteintes volontaires à l’intégrité physique

Ces violences, qui embrasent souvent les réseaux sociaux, augmentent peu ou pas. Depuis 2014, la tendance se situe entre 2 500 et 2 600 faits. En 2018, si l’on se fie à la moyenne mensuelle depuis le début de l’année, on devrait être à 2 500 faits. Seul point noir de ces violences : 65% d’entre elles ont lieu dans la sphère familiale, selon un chiffre communiqué par René Bidal. Un taux supérieur à la moyenne nationale.

> Violences physiques crapuleuses

Alors qu’elles ont nettement baissé entre 2014 et 2017 (on est passé de 167 faits à 115) 2018 semble marquer un retour à la hausse. 97 faits constatés depuis le début de l’année, ce qui pourrait donner un chiffre global aux alentours de 130 faits de violence en fin d’année.
 

> ​Violences physiques non crapuleuses

C’est le point noir de la Polynésie. Ces chiffres regroupent les faits de viols, agression sexuelles et violence au sein de la sphère familiale. C’est l’une des rares délinquances qui ne baisse pas au fenua, avec même une poussée à près de 2000 constatations en 2017. Cette année cependant, selon la moyenne des faits constatés depuis janvier, on pourrait arriver à une baisse, ce que nous n’avons pas connu depuis cinq ans. A l’intérieur de ces « violences non crapuleuses » les violences sexuelles montrent elles, malheureusement, une augmentation constante depuis 2014. Et 2018 ne devrait pas déroger à la règle : avec 217 faits depuis janvier la tendance haussière devrait se confirmer autour de 290 violences sexuelles en fin d’année.

> ​Violences sexuelles

A l’intérieur de ces « violences non crapuleuses » les violences sexuelles montrent elle, malheureusement, une augmentation constante depuis 2014. Et 2018 ne devrait pas déroger à la règle : avec 217 faits depuis janvier la tendance haussière devrait se confirmer autour de 290 violences sexuelles en fin d’année.

> ​Infraction à la législation sur les stupéfiants

C’est l’un des paradoxes les plus prégnants de ces chiffres. Alors que les affaires d’ice se multiplient et défilent sans discontinuer au tribunal de Papeete, 2018 pourrait marquer une baisse assez sensible. Si l’on prend la moyenne mensuelle de ces infractions depuis janvier, on devrait arriver à moins de 1 500 faits en décembre. Depuis 2014 par ailleurs, les chiffres observent une certaine stabilité.

> ​Mineurs mis en cause

Là aussi la baisse des chiffres est régulière. De 1 361 mineurs en 2014 on est passé à 1 052 en 2017 et on pourrait descendre en dessous de la barre des mille en 2018.

> ​Atteintes aux biens

Après une augmentation en 2015, ces faits (vols sans violence, dégradation, destruction…)  sont en constante baisse depuis. Avec notamment 374 fais en moins entre 2016 et 2017. Sur les neuf premiers mois de 2018, la tendance est encore à la baisse avec 4 140 faits constatés trois mois avant la fin de l’année.

> ​Cambriolages

Parmi les atteintes aux biens, les cambriolages, après trois années de stabilité entre 2014 et 2016, sont en légère baisse puisqu’on est passé en dessous de la barre des mille cambriolages annuels. L’année 2018, avec déjà 747 cambriolages en neuf mois, devrait se terminer dans les mêmes chiffres.
 

> ​Vols de véhicules à moteur

C’est une délinquance qui se stabilise en Polynésie française. Hormis 2015, qui avait vu un pic de vols à 1 675, on constate en moyenne près de 1 300 vols de véhicules par an au fenua. 2018 (1 018 vols à fin septembre) ne devrait pas déroger à cette tendance.

> ​Délinquance routière

Le haut-commissariat n’a bizarrement pas communiqué sur les chiffres des accidents de la route ce mercredi matin. Et, pour le coup, les chiffres ne sont pas bons. Après deux années exceptionnelles en 2014 et 2015 (seulement 17 tués), deux années moyennes (27 et 24 morts respectivement en 2016 et 2017) on compte déjà 25 morts depuis le début de l’année en 2018.
 

Bertrand Parent

 

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