Les pierres sont encore chaudes. Les différents aliments du ma’a Tahiti ont été retiré du four tôt le matin. Au fare ‘amuira’a de Matatia, on s’organise pour préparer 200 repas, prêts à être livrés. Le temps est compté. La tournée doit débuter dans les quartiers avant midi. « Il y a du pua fafa, du mitihue, du lait de coco, du cochon au four avec du poisson cru au lait de coco, du taro… » détaille Tereva Tamata, membre du comité des jeunes du Fare ‘amuira’a taniera.

Certains matahiapo vivent en situation précaire. Cette distribution permet de créer un peu de lien, le temps d’une visite pour prendre des nouvelles de ces administrés plus fragiles. « Ce sont des familles, des matahiapo qui ont été suivis et repérés par notre pôle social. Nous leur offrons un ma’a Tahiti. Ça va leur donner un peu de bonheur surtout en cette période de crise et de fêtes de fin d’année », explique Cathy Puchon, première adjointe au maire de Punaauia.

À quelques jours de Noël, cette tournée dans les quartiers permet aux riverains et aux personnes âgées d’oublier un peu l’isolement. Les saveurs du ma’a Tahiti et la rencontre avec les bénévoles redonnent vite le sourire. Muriel Gobray, une de ces matahiapo, se montre particulièrement touchée : « Il n’y a que le maire qui pense à moi. Il vous envoie me rendre visite et pour moi, une visite, comme je vie seule, c’est comme un porte-bonheur. C’est trop beau pour moi. »
Le repas des matahiapo, une tradition à Punaauia pour les personnes agées de 70ans et plus. Cette année, il faudra se contenter d’un repas à la maison… Tous espèrent se retrouver l’an prochain .