Un numéro d’urgence pour les sourds et malentendants

Publié le

Publié le 02/07/2015 à 16:43 - Mise à jour le 02/07/2015 à 16:43

Un nouveau numéro d’urgence pour les sourds et malentendants, le 89 17 17 17 a été mis en place par la direction de la Sécurité publique (DSP). Il permet aux sourds et malentendants de joindre la police grâce à des SMS.  Une avancée importante pour l’association Apa e reo nui qui œuvre pour une meilleure intégration des quelques 3000 personnes atteintes de surdité en Polynésie. « Je suis très contente de cette avancée. Cela fait longtemps qu’on avait cette idée. Je ne peux être que satisfaite. (…) C’est important que les personnes sourdes qui ont ce besoin depuis très longtemps et qui se sentent coincées et enfermées sur elles-mêmes, voient qu’il y a possibilité de s’ouvrir et qu’on va s’occuper d’elles », a commenté Vaea Billy, présidente de Apa e reo nui. 

Le principe fonctionne sur l’envoi de SMS. Un agent de police répond par échanges de courts messages pour obtenir les informations et envoyer une patrouille d’intervention. En cas d’appel hors secteur DSP, la police passe le relais aux gendarmes. « Le téléphone est ouvert 24h/24 et est placé au poste de police. (…) On sera à même de recevoir ces appels de jour comme de nuit, d’intervenir en ce qui nous concerne sur la circonscription de Papeete et Pirae où nous sommes compétents. Mais si un appel venait de Taravao par exemple, nous répercuterions vers les services compétents », explique le commandant Hanuse. 

L’association Apa e Reo Nui sensibilisera d’ici le mois d’août la communauté des sourds et malentendants sur l’usage de ce numéro. « Je vais rassembler l’ensemble des sourds de Tahiti et Moorea au moins, pour les avertir, pour leur expliquer comment cela va fonctionner », annonce Vaea Billy. 

Sans la démarche de l’association, la ligne  n’aurait pas été créée. La DSP a répondu favorablement à la demande afin de rétablir une égalité dans l’accès aux service de secours. « Il y a une loi qui, en métropole, depuis 2005, oblige les administrations à favoriser le contact de cette communauté. Ici, j’ai été sensibilisé la semaine dernière par madame Vaea Billy, présidente de l’association des sourds et malentendants, qui est venue nous proposer à la fois des formations pour nos personnels, mais également s’ouvrir des difficultés rencontrées par cette communauté pour communiquer en cas de détresse », détaille le commandant Hanuse. Il précise que cette ligne pourra également être utilisée par toute personne « qui ne peut pas s’exprimer vocalement pour un défaut d’élocution ou qui, pour une raison X ou Y a peur de faire du bruit ». 

Mais contrairement au 114, l’appel d’urgence de France, la ligne polynésienne n’est pas gratuite. 

Rédaction Web (Interviews : Thomas Chabrol)

Dernières news

Activer le son Couper le son