Le principe fonctionne sur l’envoi de SMS. Un agent de police répond par échanges de courts messages pour obtenir les informations et envoyer une patrouille d’intervention. En cas d’appel hors secteur DSP, la police passe le relais aux gendarmes. « Le téléphone est ouvert 24h/24 et est placé au poste de police. (…) On sera à même de recevoir ces appels de jour comme de nuit, d’intervenir en ce qui nous concerne sur la circonscription de Papeete et Pirae où nous sommes compétents. Mais si un appel venait de Taravao par exemple, nous répercuterions vers les services compétents », explique le commandant Hanuse.
L’association Apa e Reo Nui sensibilisera d’ici le mois d’août la communauté des sourds et malentendants sur l’usage de ce numéro. « Je vais rassembler l’ensemble des sourds de Tahiti et Moorea au moins, pour les avertir, pour leur expliquer comment cela va fonctionner », annonce Vaea Billy.
Sans la démarche de l’association, la ligne n’aurait pas été créée. La DSP a répondu favorablement à la demande afin de rétablir une égalité dans l’accès aux service de secours. « Il y a une loi qui, en métropole, depuis 2005, oblige les administrations à favoriser le contact de cette communauté. Ici, j’ai été sensibilisé la semaine dernière par madame Vaea Billy, présidente de l’association des sourds et malentendants, qui est venue nous proposer à la fois des formations pour nos personnels, mais également s’ouvrir des difficultés rencontrées par cette communauté pour communiquer en cas de détresse », détaille le commandant Hanuse. Il précise que cette ligne pourra également être utilisée par toute personne « qui ne peut pas s’exprimer vocalement pour un défaut d’élocution ou qui, pour une raison X ou Y a peur de faire du bruit ».
Mais contrairement au 114, l’appel d’urgence de France, la ligne polynésienne n’est pas gratuite.