Un nouvel espace d’accompagnement pour la communauté LGBTQI+ en Polynésie

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Karel Luciani, président de l’association Cousins cousines, était l'invité du journal :

Publié le 24/01/2022 à 13:36 - Mise à jour le 24/01/2022 à 16:58

Karel Luciani, président de l’association Cousins cousines, était l'invité du journal :


TNTV : Le changement de sexe est un véritable parcours du combattant. En métropole, l’opération est prise en charge par la sécurité sociale, sous certaines conditions. En Polynésie française, pas du tout. Votre association peut aider les personnes qui s’engagent dans cette démarche ?
Karel Luciani, président de l’association Cousins Cousines : « On peut déjà les aider à trouver de l’information, à trouver aussi les médecins qui peuvent aider à prescrire ces hormones et on peut donner des conseils pas seulement aux personnes qui veulent changer de sexe, mais aussi aux proches, aux parents. Par exemple, ces deux dernières semaines, j’ai deux parents qui sont venus me voir me parler de leurs enfants qui sont de jeunes adolescents et qui souhaitent changer de sexe. Et ils ont du mal à trouver de l’information parce qu’il n’y a aucun service public qui donne des informations ou distribue une petite note sur ces questions-là. (…) En général, les personnes sont livrées à elles-mêmes et elles ne savent pas vers qui se tourner et à qui demander de l’information ou des conseils, de l’aide. »

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C’est un investissement moral et financier très lourd ?
« Déjà, la prise d’hormones représente un coût financier, et après, les chirurgies, les opérations pour changer de sexe, ne sont pas sur le territoire. Il faut un billet d’avion, il faut aussi prévoir de l’argent pour le séjour à l’hôtel, à l’hôpital, et cela représente un coût très élevé. Et cette problématique pousse certains jeunes, parfois même des adolescents, à choisir la prostitution pour récolter cette somme et pouvoir continuer leur transition, leur projet. »

C’est une avancée pour jour le fait que le gouvernement se penche sur la question aujourd’hui ?
« Oui car c’est un problème de personne, cela fait partie des droits humains et le gouvernement doit se pencher sur toutes ces questions-là. »

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Une transgenre participe à l’élection de Miss Université, la Polynésie est représentée au concours de Miss Trans Star International. C’est une avancée selon vous ?
« Je félicite le comité organisateur de Miss et Mister UPF car ils ont fait le choix d’accepter une personne trans, qu’ils considèrent être une femme, et de participer avec les autres filles à ce concours. Donc c’est une avancée. »

Votre association vient d’inaugurer son nouveau local. Quelles seront les principales actions que l’association mènera cette année ?
« Pour l’instant, c’est un local éphémère, mais on va essayer surtout d’accueillir les personnes qui ont besoin d’aide, parce que nombreux sont ceux à vivre dans la souffrance, que ce soit les parents de personnes LGBT ou les personnes LGBT, et elles ont besoin d’être conseillées, aidées, accompagnées. Et donc le premier objectif de ce local, c’est vraiment l’accompagnement, et de les recevoir sur rendez-vous. »

Page Facebook Cousins Cousines de Tahiti
Le centre LGBTQI+ « Te Fare te Anuanua » ou la maison arc-en-ciel
13 Place de la cathédrale à Papeete
Au deuxième étage, au-dessus de la librairie KLIMA (entrée des escaliers à gauche de la librairie)
De 11 heures à 15 heures
Numéro d’urgence : 89.50.18.15

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