Cette loi cadre a pour but de contrôler la traçabilité de la filière depuis les nucléus jusqu’au produit fini afin d’améliorer l’organisation et la qualité de la production tout en préservant les milieux naturels. « On a mis en place cette réglementation afin de mieux maîtriser la traçabilité du nucléus, puisque la qualité de la perle dépend d’abord de celui-ci. Puis aussi pour maîtriser la quantité produite. On ne peut pas mettre des millions et des millions de nacre dans dix hectares de ferme. », explique Tearii Alpha.
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« D’ailleurs, précise t-il, nous sommes passés de 10 000 hectares d’exploitation à 8 000. Ce qui est positif pour la qualité de nos lagons puisque la propreté et la qualité des lagons va engendrer une meilleure qualité de la perle. » Autre but recherché: la valorisation de la perle par les professionnels. « Il fallait pousser vers la qualité puisque la perle de Tahiti est concurrencée par d’autres perles sur le marché international. »
Pour le ministre, cette réglementation ne va pas changer les habitudes en deux mois. « Il faudra faire le bilan d’ici trois ans, mais les producteurs se rendent compte qu’ils ont commis certainement quelques erreurs en cherchant la productivité à tout prix. Aujourd’hui, la prise de conscience est générale. »
De fait, quelques fermes perlières mettent quelques hectares de leur exploitation en jachère histoire de faire tourner les surfaces d’exploitation et ne pas essouffler les lagons.
Si la réglementation sur la perliculture tient une partie non négligeable au sein du forum, cet événement constitue également une occasion, pour chercheurs, ingénieurs d’apporter leurs expertises sur l’amélioration de la perle de culture de Tahiti, dans des domaines comme la perliculture écoresponsable et durable, et l’amélioration des pratiques de greffe.
« Parmi ces programmes de recherche, il y en a un particulièrement qui vise à améliorer la technique de greffe où, en évitant de stresser la nacre, on arrive à avoir de meilleurs taux de rétention et surtout des qualités de perles qui s’approchent à 90% des perles de qualité A, ce qui est très encourageant pour les futures exploitations. »
Pour le ministre, « Il est important d’expliquer aux professionnels de la perle, ce que font les chercheurs de l’Ifremer et ce que propose la direction des Ressources Marines en terme de maîtrise de la qualité des lagons, (…) ainsi que toutes les recherches menées sur l’amélioration des techniques de greffe pour viser une meilleure qualité des perles. ».
Pour ce faire, diverses conférences sont ainsi proposées comme, la Perliculture durable et génétique face aux marchés et aux changements climatiques; Une perliculture écoresponsable et durable; Stratégie de Gestion des déchets perlicoles et focus sur la caractérisation des déchets. Le forum se clôturera vendredi à 12 heures.