Depuis son arrivée au CHPF, le professeur Pascal Defaye enchaîne les interventions chaque jour, afin de traiter les problèmes de fibrillation atriale. « C’est une arythmie, c’est-à-dire que c’est une désorganisation du rythme cardiaque de l’oreillette. Cela peut entrainer de multiples signes : de l’essoufflement, des palpitations, des douleurs. Et cela peut également entrainer de l’insuffisance cardiaque. Le cœur a du mal à se contracter. Et puis cela a comme conséquence qui peut être extrêmement grave : l’accident vasculaire cérébral (AVC). Un tiers des AVC sont liés à la fibrillation atriale parce que le sang stagne dans l’oreillette, forme des caillots qui vont partir dans le cerveau » explique l’expert en rythmologie cardiaque.
Pour traiter la fibrillation atriale de manière définitive, les experts utilisent la thérapie par cryoablation : un ballonnet refroidit à moins 70 degrés est introduit pour détruire toutes les cellules malades : « Ce sont des techniques non invasives, qui ont remplacé la chirurgie. Il y a très peu de séquelles pour les patients. Cela se passe par ponction de veines. Ensuite, on va passer à travers une cavité par un cathéterisme entre les cavités. Cela s’appelle une ponction transseptale. Et on va aller au niveau de l’oreillette gauche et on va positionner ce ballonnet pour traiter et détruire les cellules ».
Les dispositifs médicaux ont évolué ces dernières années. Les praticiens doivent donc bien connaitre cette technologie pour la manipuler d’où l’importance de cette mission. Elle permet au professeur Defaye d’apporter son expertise et de transmettre ses compétences aux autres médecins du CHPF pour éviter que les patients soient évasanés en métropole ou à l’étranger.
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« En cardiologie comme dans d’autres spécialités, ici, en Polynésie, comme on est très isolés et qu’on a une petite population, on a besoin d’experts qui font les gestes que nous ne réalisons pas tous les jours et que eux réalisent tous les jours dans leur service. Et donc ces experts viennent entre 1 à 3 fois par an pour nous apporter leur expertise et traiter les patients. Sans ces missions, on est obligé d’envoyer les patients en France ou en Nouvelle-Zélande » précise Bruno Ulmer, cardiologue au CHPF de Taaone.
Pascal Defaye rentrera en métropole mercredi 6 juillet. D’ici là, une vingtaine d’interventions l’attendent encore, ainsi qu’une cinquantaine de patients en consultations.