Un drone pour éliminer la Petite fourmi de feu à Te Maru Ata

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Publié le 03/10/2017 à 11:41 - Mise à jour le 03/10/2017 à 11:41

À Te Maru Ata, la petite fourmi de feu sévi depuis plusieurs années. Des colonies ont aujourd’hui atteint le fond de la vallée, une zone abrupte et composée de falaise, donc très difficile d’accès. 
C’était aussi ici que s’étaient établis des Monarques de Tahiti, une espèce en voie de disparition. Avec l’arrivée de la petite fourmi de feu, les quelques spécimens présents ont disparu. L’Association Manu qui milite pour leur sauvegarde a donc fait appel à la société de drones Matarai pour épandre du fourmicide dans la zone. « Il y avait trois territoires avec des monarques. Aujourd’hui, il n’y a plus du tout de monarque dans ces zones-là. On pense qu’ils ont été gênés par les fourmis. On ne peut pas le prouver évidemment. On veut empêcher que cette méga colonie, qui progresse en général à 50 mètres par an, arrive dans 6 ans au centre de notre plus belle zone de monarques, là où il y a nos plus beaux reproducteurs. Il faut savoir que la vallée qui est en bas de la falaise, c’est là où il reste le plus de cette espèce en danger critique d’extinction : le monarque de Tahiti, vraiment endémique de Tahiti et qu’on essaie de sauver depuis 20 ans. On arrive à 70 individus et ce serait vraiment dommage qu’on ne puisse plus offrir un lieu de vie honnête au monarque », détaille Caroline Blanvillain, docteur vétérinaire, biologiste au sein de l’association Manu. 

Pour parvenir à répandre le fourmicide, l’emploi de ces objets volants est idéal. « On a un dénivelé de 200 mètres (…) Il fallait trouver un moyen d’épandre le fourmicide dans cette falaise. Et donc on a fait un plan opérationnel avec 10 experts internationaux qui s’occupent des fourmis. Ce plan opérationnel, on l’a soumis à un projet qui a été ensuite proposé à l’Union européenne. (…) C’est vraiment une innovation technologique pure »

Aux commandes du drone : Raitini Rey. Ce pilote de ligne de profession a lancé depuis plusieurs années sa société. Après les prises de vue, il se lance pour la première fois dans l’épandage.  Plus d’un an de travail a été nécessaire pour adapter le drone à sa mission. « On commence enfin la phase expérimentale après des mois de développement et de recherche. (…) Il faut savoir ce dont on a besoin, quelle charge on va épandre. En fonction de ça on a choisi un drone. (…) Le plus gros de la technologie réside dans le calcul des lignes de vol. On a dû faire une modélisation tridimensionnelle de la zone afin de garantir une hauteur de survol en tous points de la zone. « 

Cette campagne d’épandage à Te Maru Uta, qui n’est pas encore terminée, représente un cout de quelque 5 millions de Fcfp. Le budget est en partie financé par le programme BEST de l’Union internationale pour la conservation de la Nature. La direction de l’Environnement y contribue aussi et observe avec attention les résultats du projet. Avant d’utiliser elle-même cette nouvelle méthode sur d’autres zones, elle souhaite s’assurer que l’usage à grande échelle de produits chimiques n’a pas d’impact majeur sur l’environnement.
 
 

 Rédaction web avec JBC

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