Un circuit aux urgences pour les patients Covid

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De l’hospitalisation à la simple consultation, qu’ils soient Covid ou non, deux circuits ont été mis en place à l’entrée des urgences du CHPF depuis le 21 mars. Cette zone de tri doit non seulement permettre d’éviter la contamination des professionnels de santé, et celle des autres patients, mais aussi de préparer une éventuelle déferlante de malades.

Publié le 22/04/2020 à 10:04 - Mise à jour le 22/04/2020 à 15:50

De l’hospitalisation à la simple consultation, qu’ils soient Covid ou non, deux circuits ont été mis en place à l’entrée des urgences du CHPF depuis le 21 mars. Cette zone de tri doit non seulement permettre d’éviter la contamination des professionnels de santé, et celle des autres patients, mais aussi de préparer une éventuelle déferlante de malades.

D’un côté des patients classiques, de l’autre des Covid. Comme dans tous les hôpitaux de France, les urgences du CHPF se sont dédoublées en préparation à une éventuelle phase épidémique. Une zone de tri à l’entrée du service permet non seulement de « catégoriser la gravité » des malades, mais aussi de les orienter sur deux circuits : Covid, ou non Covid. « S’il y a des symptômes avérés, ou si l’appel a déjà été régulé par le centre 15 et qu’il y a un doute, on oriente sur le circuit Covid » résume Jeanne Morel. L’infirmière prend également leur température, leur procure un masque et un gel hydroalcoolique.

Un accueil à l’entrée des urgences permet de faire un premier tri et d’orienter les patients sur l’un des deux circuits.

« Qu’ils arrivent avec les pompiers ou tout seul, selon les critères de la veille sanitaire, on va interroger le patient, a-t-il des symptômes suspects ? A-t-il été en contact avec des patients Covid ? » développe Loïc Durand, chef de service des urgences. À défaut de critères de gravité, il sera dirigé vers la maison médicale de garde, service de médecine générale externes. « Après l’examen du médecin, il sera amené à rentrer chez lui avec des consignes d’isolement et une prescription, poursuit le médecin. A partir du moment où le 15 nous envoie un malade avec des signes de gravité il aura vocation à aller dans la filière hospitalisation et non dans la filière ambulatoire, la plupart du temps des gens qui viennent spontanément et qui pensent avoir des symptômes, n’ont pas de signe de gravité, on les dirige donc vers la maison médicale. »

Si son état est plus grave, il est dirigé vers la filière hospitalisation, une opération généralement régulée par le Centre 15. Dans cette espace de formation reconditionnée en salle de déchoquage avec des respirateurs, le patient Covid est pris en charge par toute une équipe médicale. Enfin, les patients les plus sévères sont envoyés en réanimation. Pour les prélèvements et les bilans biologiques, l’unité d’hospitalisation des urgences est passé en secteur Covid. Une sectorisation qui mobilise logiquement deux fois plus de monde. « On a doublé les équipes pour avoir la prise en charge la plus étanche possible, dans cette partie Covid il y a toute une préparation et tout un équipement qui a vocation de soigner tout en protégeant » justifie Loïc Durand. On est armé pour accueillir les deux. »

Les brancards de la salle de déchoquage sont équipés de respirateurs.

À ce stade, le rythme des hospitalisations n’a pas bougé. En parallèle, la fréquentation des patients non Covid a chuté de 40% selon le service, notamment ceux qui relèvent plus de la bobologie. Une accalmie qui a permis au CHPF de s’armer contre un afflux éventuel. « La baisse de patients a permis de se préparer à un afflux, ce que nos confrères en métropole n’ont pas eu le temps de faire, reconnaît le médecin. Le confinement nous a permis d’avoir cette phase de préparation. »

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