Un atelier pour bien et mieux manger

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Publié le 20/10/2016 à 15:45 - Mise à jour le 20/10/2016 à 15:45

Initiés depuis cinq ans, ces ateliers cuisines ont été créés à l’origine par l’association « Goût et Terroir » de Jean-Pierre Jullien. D’une durée de huit semaines, l’atelier qui se tient actuellement au CJA d’Outumaoro, s’adresse principalement aux personnes issues de quartiers défavorisés. C’est une formation gratuite.

Financé par la mairie de Punaauia et la CPS, l’objectif de cet atelier est de mieux s’alimenter. En gros, diminuer la quantité de sucre et de sel. Mais l’autre but et non des moindres, est de permettre aux personnes en situation de précarité de se nourrir sainement, pour pas cher et pourquoi pas se lancer dans l’élaboration de plats à emporter pour gagner quelques subsides.

Ces formations ont permis à pas mal de gens de sortir de leur situation précaire. « Des gens se sont mis à faire des plats à emporter, ce qui leur a permis de se créer quelques revenus. D’autres ont ouvert des roulottes et certains ont trouvé un emploi dans des restaurants. » explique, un tantinet fier, Jean-Pierre Jullien

Dix participants par ateliers. La tranche d’âge ? Entre 18 et 60 ans. « Il n’y a  pas de limite d’âge, on est là pour aider les familles défavorisées. Pour qu’ils s’en sortent ».

C’est la mairie de Punaauia et l’homme des fourneaux qui sélectionnent les participants aux ateliers. « On leur demande juste d’être assidu ». Visiblement le message passe plutôt bien. « Cette année, c’est merveilleux, sur dix élèves, pas un n’a manqué la formation (…). Ces gens ont envie d’améliorer leur quotidien ».

Au menu du jour, élaborer une quiche aux légumes. « L’objectif de la quiche aux légumes, est de ne pas manger une quiche qui est lourde avec du lard, de la crème fraiche etc… On allège la quiche en y mettant des légumes. Bien qu’ici, les gens ont du mal à manger des légumes. A part le uru et le tarot. » Champignons, épinards, pota constituent les ingrédients principaux de la quiche.

Comment faire pour changer ses habitudes ? Pour Jean-Pierre, ce sont les ateliers cuisine qui vont y contribuer. « Notre première recette, c’était un pot-au-feu de poulet. Quelque chose de très léger, avec des légumes, du poulet bouilli aromatisé aux herbes de Provence, et avec très peu de sel ».  

Si les gens ne vont plus dépenser leur argent à la roulotte pour acheter des steaks frites, pour Jean-Pierre Jullien, c’est déjà une victoire. « Mais on ne changera pas les habitudes alimentaires de toute la Polynésie. Ce n’est pas possible, mais on va essayer tout doucement . »

Outre faire de la bonne cuisine qualitativement et gustativement, Jean-Pierre enseigne aussi à gérer un budget. « On va dans les magasins, et on regarde les prix au kilo. Le prix au kilo est hyper important par rapport à ce que l’on va acheter. Souvent on ne fait pas attention au prix au kilo. On se limite à regarder le prix sur l’étiquette, et si c’est pas cher, on prend. Mais il faut voir le poids qu’il y a. »

Apprendre à mieux manger, mieux gérer et pourquoi pas se découvrir une passion, voire un métier. Les ateliers cuisine sont un vrai tremplin pour qui veut se donner la peine de vouloir rebondir.
 

Rédaction Web avec Naea Bennet et Thierry Teamo

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