Pointant la « problématique archipélagique », pour la ministre, « trouver les chemins de l’école est particulièrement difficile pour les élèves (…) il faut que nous les aidions. »
Et les aider, passe par la création d’internat, comme elle l’a évoqué hier au soir à l’université, évocation qui a pris consistance ce matin au collège Henri Hiro de Faa’a. « Nous soutenons la prochaine construction de l’internat qui verra le jour ici, à la rentrée 2018 et qui contiendra 257 places, mais aussi d’un autre dans les îles Marquises et une extension d’un autre internat à Mahina. »
Sur le décrochage scolaire, la ministre ne mâche pas ses mots, « Il y a ici, un décrochage scolaire qui est très élevé et qui n’est pas normal dans la mesure où, il y a toujours une part de décrochage scolaire partout sur le territoire français qui s’explique par de multiples facteurs ».
Là où le bât blesse pour la ministre, c’est « quand vous comprenez que le facteur principal du décrochage scolaire ici, c’est l’empêchement de fait des élèves de continuer leur scolarité par un manque de continuité géographique, tout simplement ! C’est un devoir absolu pour l’Etat, le Pays et les pouvoirs publics de s’atteler à cette question à la fois des internats, mais aussi de trouver d’autres solutions. »
D’autres solutions qui passeraient pour Najat Vallaud Belkacem par le déploiement du numérique. « Le numérique doit absolument servir à faciliter la vie de l’élève polynésien. A partir du moment où l’on arrive à avoir les infrastructures nécessaires dans chaque archipel, à déployer le numérique dans chaque école primaire, on peut envisager des choses qui jusqu’à présent n’existent pas, comme l’enseignement à distance avec des élèves qui continuent d’être encadrés. »
Reconnaissant la fracture numérique qui existe entre Tahiti et les archipels, la ministre annonce que « L’Etat a déployé un plan pour que le haut débit, voire le très haut débit soit présent dans l’ensemble des territoires d’ici quelques années, en rentrant à Paris, je vais veiller à ce que la Polynésie soit bien concernée par ce plan, car il me semble qu’il y ait une nécessité plus grande ici qu’ailleurs à ce qu’elle le soit. »
Du haut débit, des bonnes connexions entre Tahiti et les archipels et le reste du monde, sont les conditions sine qua non pour que le plan numérique de l’éducation fonctionne à plein rendement. Ce que reconnait aisément Najat Vallaud Belkacem.