Il aurait été radicalisé par un autre détenu polynésien qui revenait de détention en métropole. L’homme a appris l’arabe, abandonné sa confession adventiste pour l’islam, cautionne les attentats de Nice, et appelle à « tuer les mécréants qui ne croient pas ».
Selon son avocate, Me Ayoun, interrogée par nos confrères, « Il est rentré en délinquant normal, j’allais dire, aujourd’hui il est différent, perturbé. Il a rencontré à Nuutania un détenu, Polynésien lui-même, sensibilisé à l’islam radical lors de longs séjours dans des prisons métropolitaines. Il lui a retourné le cerveau, en un an. Il m’a parlé tout à l’heure dans un arabe parfait ».
Selon l’avocat des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire agressés, « Quand les gendarmes l’ont interrogé en garde à vue sur ce qui l’attirait dans l’islam, il a répondu que cette religion était la seule, la pure vérité ; que, de ce qu’il avait lu dans le Coran, il fallait tuer les gens qui ne croient pas, les traîtres, les mécréants. Quand on l’a interrogé sur ce qu’il pensait de l’attentat de Nice, s’il foncerait lui-aussi sur un groupe de personnes avec des enfants, il a répondu « oui, sans hésitation ». Interrogé pour savoir si les français étaient des mécréants, il a aussi répondu « oui, sauf les djihadistes ». C’est quelqu’un de violent depuis l’enfance qui veut mettre sa violence au service de l’islam ».
Pour le président du tribunal, après lecture des rapports d’expertise, « Il y a une sorte d’assimilation de ses propos d’un combat qui pourrait ressembler à l’islamisme dans l’esprit, mais au profit du peuple maohi ».
« Ne créons pas de psychose non justifiée »
Ce sont les seules fiches « S » pour ce motif qui existent en Polynésie française. (…) Ces trois fiches » S » correspondent avant tout à des mesures de prévention. Ne créons pas de psychose non justifiée dans un territoire qui est épargné. La fiche « S » aura pour objectif, lorsque ces trois détenus seront libérés, de mobiliser les services de sécurité pour assurer un suivi afin d’éviter toute dérive extrémiste.(…)
En conclusion René Bidal, indique « A ce jour, je considère que la situation polynésienne, sur ce sujet de radicalisation, est particulièrement préservée et rien ne justifie que je prenne des mesures particulières qui mobiliseraient au-delà de ce qui est déjà prévu dans le cadre de Vigipirate renforcé ».
Le communiqué du Haut-commissariat dans son intégralité