Tetiaroa innove dans la lutte contre les moustiques

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Publié le 06/05/2016 à 11:32 - Mise à jour le 06/05/2016 à 11:32

L’étude menée avec beaucoup de succès sur l’un des douze motu de l’atoll de Tetiaroa exploite les propriétés de Wolbachia, une bactérie symbiotique naturellement présente dans un grand nombre d’espèces d’insectes comme les libellules, les abeilles mais aussi plusieurs espèces de moustiques dont le moustique tigre polynésien, Aedes polynesiensis, cible de l’opération. Cette opération, est le fruit d’un partenariat avec le groupe Pacific Beachcomber, l’hôtel « The Brando » et l’ONG Tetiaroa Society. 
 
Le procédé mis au point par l’Institut Louis Malardé repose sur la production en grand nombre, puis au lâcher régulier, de moustiques mâles rendus incompatibles par Wolbachia  (quelques centaines à quelques milliers par hectare). Contrairement aux femelles, les moustiques mâles ne piquent pas. Ils ne sont donc source d’aucune nuisance et ne transmettent pas de maladies. Ainsi lâchés, les mâles incompatibles stérilisent les femelles sauvages au moment de l’accouplement. Incapable de se reproduire, la population de moustiques ainsi traitée fini donc par s’effondrer. 
 
Contrairement aux insecticides dont le spectre d’action est très large, cette approche biologique est spécifique de l’espèce ciblée et donc sans risque pour l’homme et pour l’environnement. Financée conjointement par le gouvernement de Polynésie française et l’Etat au titre du Contrat de projets, cette étude menée par l’ILM sur l’atoll de Tetiaroa a conduit à l’effondrement, en à peine quelques mois, du moustique tigre polynésien. Les lâchers se poursuivent en vue de l’élimination. L’application du procédé au reste de l’atoll est d’ores et déjà envisagée en vue d’obtenir une zone labellisée “garantie sans moustiques”.
 
Ce procédé, dont l’efficacité est aujourd’hui avérée, représente un axe de valorisation à fort potentiel, susceptible de répondre aux attentes des grands établissements touristiques, des communes et des autorités sanitaires du Pays. Sans être une solution miracle, il pourrait devenir un élément essentiel dans la prévention contre les moustiques et les maladies qu’ils transmettent.

La prochaine étape consiste à éprouver et à opérationnaliser ce procédé innovant dans d’autres contextes : établissements touristiques, communes, puis île tout entière. Pour y parvenir, le gouvernement de la Polynésie française a récemment accordé son soutien pour la réalisation du projet d’infrastructure InnovEntomo. Ce projet prévoit notamment la construction d’un module expérimental de production de moustiques mâles stériles d’une capacité d’environ 1 million de mâles par semaine permettant de s’engager dans des opérations d’envergure en ciblant en priorité les îles fortement peuplées et/ou très touristiques (principalement Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea, etc), autant de sites souvent précurseurs des épidémies de maladies vectorielles.

Rédaction web avec communiqué de la Présidence

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