Te Vai ete fête ses 25 ans, et cherche toujours un nouvel emplacement

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A l'occasion des 25 ans de l'accueil Te Vai ete, le vicaire de la cathédrale de Papeete Père Christophe, était l'invité de notre journal.

Publié le 24/12/2019 à 9:42 - Mise à jour le 26/12/2019 à 9:23

A l'occasion des 25 ans de l'accueil Te Vai ete, le vicaire de la cathédrale de Papeete Père Christophe, était l'invité de notre journal.

Le 23 décembre 1994, le centre te Vai ete naissait. Il y a 25 ans. Quelle est donc son histoire ?
« A l’origine c’est un médecin du dispensaire de Vaininiore qui a sensibilisé le Secours catholique en disant « je reçois beaucoup de gens qui ont davantage besoin de manger, de se laver, que de soins ». On a été vers madame Louise Carlson qui était maire de Papeete. Elle nous a proposé un local qui jusque là était utilisé pour amasser les vieux bois de la commune. Et en quelques semaines, elle a tout nettoyé, tout aménagé et nous avons pu ouvrir l’accueil Te Vai ete le 23 décembre. »

Quel bilan vous faites 25 ans après ?
« 25 ans après ? Alors d’abord une augmentation des personnes en grande précarité, sans toit. Même si ce n’est pas une augmentation faramineuse. Au départ, on en recevait déjà 30 ou 40 tous les jours. Mais disons, une évolution, notamment dans différents points, notamment la situation sanitaire et surtout psychologique des personnes qui sont à la rue qui prend de l’ampleur. Et un développement de l’accueil. Au début on a commencé à servir du pain, du beurre, un fromage et un café. Aujourd’hui c’est un vrai repas. Mais c’est surtout aussi tout ce qui va avec : développement de la santé. Un réseau de santé qui couvre à peu près toutes les situations possibles y compris la psychiatrie. Un développement au niveau du travail de réinsertion. Là on est à la troisième équipe de 12 gars qui font des formations. On voit une véritable évolution, une sortie des personnes à la rue. Là on avait un repas. C’est une association qui avait préparé quelques cadeaux. Cette association qui est le MFR de Papara, dont la présidente est une personne qui est restée à la rue pendant 10 ans et qui aujourd’hui vient contribuer. »

Une urgence aussi, celle de trouver un nouveau terrain pour accueillir un futur centre Te Vai ete. Le secours catholique parle de 150 millions de Fcfp pour les travaux. Où est-ce que vous en êtes aujourd’hui ?
« On a un projet. On cherche un terrain qui soit un peu plus excentré par rapport à la population. Parce que là on est en plein milieu d’un quartier (à Vaininiore, NDLR). La situation il y a 25 ans était possible. Aujourd’hui il faut absolument un terrain un peu plus excentré. Seul le Pays a des terrains comme ça… »

Justement le Pays vous avez proposé de reconstruire ce centre derrière la librairie Archipel. Il y a eu des oppositions. Pourquoi ?
« Derrière la librairie Archipel, nous on en a jamais eu connaissance. Nous n’avons entendu ce projet que de la bouche du président de la Polynésie à l’assemblée. On n’a jamais parlé de cela ni avant, ni après. Donc je ne peux pas vous donner de réponse. »

Alors où est-ce que vous en êtes aujourd’hui ? Quelles sont les perspectives pour 2020 et est-ce que vous vous sentez entendu et écouté par le gouvernement avec qui vous devez travailler ?
« Normalement aujourd’hui 23 décembre on devait fermer définitivement l’accueil Te Vai ete et tout ce qui va avec. Ce n’est pas une décision qui m’appartenait. Notre archevêque, Monseigneur Jean-Pierre (Cottanceau, NDLR)nous a dit que nous devions continuer donc on va continuer la mission, le travail. Et donc par conséquent, chercher un terrain, un lieu.
Les rapports avec le gouvernement ? Difficile à dire. Disons que la dernière intervention qu’on est et qui est parue dans un journal de la place et qui émane du ministère des Affaire sociales, c’est de dire que les associations ont fait leur boulot mais que désormais on ne sait pas où on va donc c’est au pays de reprendre. Apparemment on va travailler chacun à côté de l’autre mais plus ensemble si j’en crois ces propos… »

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?
« Eh bien, chercher un terrain. La Mission catholique serait prête pour échanger un terrain si c’était nécessaire parce que la Mission n’a plus de terrain qui soit dans un lieu propice. Encore faut il trouver un terrain. Actuellement, les seuls terrains que nous ayons repéré qui soient possibles sont des terrains qui appartiennent au Pays. »

Que peut-on souhaiter aux Polynésiens ?
« Ce que je souhaite c’est que les Polynésiens ne perdent pas le sens du bien commun, qu’ils aient toujours à coeur de construire une société qui ne soit pas individualiste et égoïste. C’est un gros travail à faire. Je le souhaite de tout coeur parce que ce Pays le mérite. »

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