Il s’agit du mâle, Te Ara Tau (le veilleur du temps), blessé en 2009 par des chiens. Un vétérinaire, Olivier Betremieux, spécialiste des reptiles, et son infirmière, s’occupent de lui régulièrement. Ils lui rendent visite tous les deux jours pour changer ses pansements. Des bénévoles viennent également voir Te Ara Tau assez souvent. « Il est surtout suivi depuis 7 ans. Les gens ont tendance à oublier qu’il y a 7 ans, il a failli mourir de ses morsures. On est venus le soigner tous les jours, plus de 2 heures par jour pendant un an. Là, c’est juste la continuité des soins parce que sa peau est très abîmée. Il est passé à côté de l’amputation et de la mort par choc sceptique », explique le vétérinaire. Depuis l’attaque de 2009, la tortue et sa compagne vivent dans un enclos fermé. Les photos circulant sur le web ont été prises avant que ses derniers pansements ne soient changés.
Mais la cicatrisation est longue pour la tortue des Galapagos. « C’est un reptile, donc il a un métabolisme 4 à 5 fois plus lent qu’un mammifère comme nous. C’est un vieil animal, donc le métabolisme n’est plus le même. Et sa plaie était vraiment catastrophique. Les chiens l’ont mordu jusqu’à l’os. C’était infecté. C’était vraiment catastrophique. On a vraiment cru qu’on allait devoir l’amputer. Aujourd’hui, on a réussi à sauver sa patte. C’est juste que la peau, ce n’est pas une vraie peau avec des écailles. Elle est très fragile. C’est un animal qui fait plus de 150 kg, donc forcément, sa cicatrice ne supporte pas son poids et son rythme de vie où il fait un peu n’importe quoi », détaille Olivier Betremieux.
Autre souci : Te Ara Tau a tendance a mordiller ses pansements. Le vétérinaire a dû lui placer une protection métallique : « Il n’aime pas ses pansements, il a tendance à essayer de les mordre et donc il se refait des plaies tout seul. Il a une protection métallique pour éviter au maximum les plaies auto-infligées. »
Te Ara Tau est plutôt résistante et encore vivace. La tortue a traversé les âges. Elle aurait entre 150 et 200 ans. « Il sait très bien se lever sur ses quatre pattes (…) Il essaye encore de monter sa femelle. Ça se voit assez souvent apparemment », confie le vétérinaire.
Olivier Betremieux, vétérinaire spécialiste des reptiles
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