Tatutu : des détenus confectionnent des couvertures pour les prématurés du Taaone

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Publié le 02/01/2018 à 20:28 - Mise à jour le 02/01/2018 à 20:28

C’est un atelier de couture unique à Tahiti… il a été aménagé il y a quelques jours dans l’une des salles d’activités du centre de détention de Papeari. Dans la salle : des personnes incarcérées volontaires pour travailler…
« J’en ai entendu parler par notre chef. On s’est inscrits à la couture. Ca change; plutôt que de rester dans la cellule sans rien faire », explique l’un des couturiers.  « J’ai demandé du travail, et ça m’a motivé. C’est pour des parents qui n’ont pas de couvertures pour leurs enfants. Je suis très fier. Elles sont belles », ajoute un second.

Il y a encore un mois, aucun de ces couturiers n’avait déjà touché une machine… « On leur a appris à se servir d’une machine, comment ça fonctionne », raconte Chantal Laroussie, tailleur et formatrice bénévole. « Ils se sont très bien intégrés et ont bien pris en main les machines. Il y a des contraintes : on part d’un carré, et ça doit être la forme finale. S’ils piquent de travers, on a des couvertures d’une drôle de forme. Ils se débrouillent bien »

Ce mercredi, une convention entre l’Ordre de Malte, à l’origine du projet, et l’établissement pénitentiaire a été signée… 200 couvertures seront offertes aux petits prématurés du Taaone et leurs familles. « On n’est pas préparé à mettre au monde notre enfant si tôt. Bien souvent, rien n’est prêt », témoigne Noélanie Taeae, cofondatrice de l’association Les Prémas de Polynésie. « Si nous on peut apporter un petit quelque chose et aider ces familles : c’est le minimum que l’on puisse faire! J’ai une pensée pour toutes ces mamans des îles qui arrivent en urgence, par evassan, et qui arrivent ici sans grand chose sur elles, car l’arrivée de bébé s’est précipité. Ca nous permet de donner un petit coup de main en attendant que les choses s’organisent autour d’elles ».
« Il va y avoir une centaine de paréos fabriqués pour le centre Te Tiare, et 150 à 200 également pour l’hôpital de l’Ordre de Malte France, à Cotonou. Ils nous ont sollicité : on a répondu favorablement. »,
ajoute Florent Roy, délégué de l’Ordre de Malte en Polynésie.

Pour ces personnes détenues incarcérées, cette activité rémunérée participe à la réinsertion : « Ca les prépare à la sortie », pour Gilbert Marceau, directeur du centre de détention Tatutu. « Je crois que donner du travail aux détenus, ça les maintient dans le monde réel, qui est le travail. Je crois que maintenant, ils ont également découvert un autre métier »

D’autres conventions vont suivre pour la population carcérale. Notamment un projet avec la société Gaz de Tahiti. 
 

Laure Philiber

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