Surendettement et précarité : les maux à combattre

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Publié le 30/08/2016 à 15:51 - Mise à jour le 30/08/2016 à 15:51

Selon l’Institut d’Emission d’Outre-Mer, les Polynésiens surendettés sont en moyenne âgés de 46 ans, le plus souvent au chômage, locataires de leur logement, en couple et avec deux à trois personnes à charge. La plupart d’entre eux ont contracté au moins un prêt à la consommation et connaissent des arriérés de charges courantes. Près de 20% des ménages polynésiens, sont en dessous du seuil de la pauvreté, et parmi les chômeurs, ce taux est presque trois fois plus élevé (55 %).

Pour Claude Periou, directeur de l’IEOM, « Le surendettement met un certain nombre de familles dans une situation financière très délicate, notamment celles qui ont souffert d’une perte d’emploi. Le dispositif mis en place (ndlr : Commission de surendettement des particuliers) a permis aux familles de trouver des solutions à leur situation. »

Cette situation est due à la période de crise de cinq années traversée par la Polynésie, qui a généré du chômage et des situations de pauvreté très importantes. Suite à la mise en place en 2012 de la Commission de surendettement des particuliers, plus de 400 dossiers ont été traités.

« Le nombre de dossiers et de personnes qui viennent se renseigner sur le dispositif, est croissant » constate Claude Periou, poursuivant, « bien évidemment, nous n’avons pas réglé l’ensemble des problèmes. Mais ceux qui étaient en état de précarité financière, ont un outil pour trouver des solutions. »

« Depuis la mise en place du dispositif, le montant moyen des dettes est de l’ordre de 7 millions Fcfp. Lorsque l’on creuse la structure de ce montant, on s’aperçoit que plus de 50% de ce montant est du à des dettes bancaires, liées à l’habitat. C’est le premier poste dans lequel la précarité se retrouve. Les personnes ont emprunté pour construire leur logement, puis ils perdent leur emploi ».

« Le deuxième poste, ce sont des dettes liées à des consolidations des dettes précédentes. Les gens font des crédits à court terme, un, puis deux, puis trois etc.. Le troisième poste, ce sont les loyers impayés qui touchent particulièrement les gens qui habitent des logements sociaux, qui ont cumulé pendant un certain nombre d’années des loyers qui ne peuvent plus régulariser. »

Si la Commission de surendettement traite les dossiers, une fois que le mal est fait, que faudrait t-il faire en amont pour éviter d’en arriver là. « Le rôle de la commission est de constater des situations et de proposer des solutions. Soit des plans permettant aux personnes d’étaler les échéances, soit l’annulation des dettes. Nous arrivons en dernier recours. Les services sociaux du Pays,  la DDAS, la CPS, et d’autres acteurs sociaux, qui eux sont sur le terrain, sont à même de mieux identifier que nous les situations précaires ».

Et du côté du gouvernement, que fait t’on pour éviter que des familles mettent le doigt dans l’engrenage fatal du surendettement. Pour Jean-Christophe Bouissou, porte parole du gouvernement, « on apporte des aides aux familles, des aides à l’emploi. Avec le Sefi on permet la réintroduction des gens en précarité, dans le monde du travail. Nous avons toute une panoplie d’outils pour aider ces gens ».

Quant à une éventuelle caisse de chômage. Non. « Nous préférons aider ces gens à se réintroduire dans le monde du travail, augmenter substantiellement les moyens d’aide à l’emploi (…). C’est le développement du tourisme, de l’aquaculture, de la pêche, qui vont permettre à la Polynésie de s’en sortir et aux gens d’avoir un emploi. »
 

Rédaction Web avec Laure Philiber et Esther Parau-Cordette

Retrouvez le rapport complet de l’IEOM sur le surendettement des particuliers en Polynésie française

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