Surdité en Polynésie : une formation à la langue des signes

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Publié le 28/03/2019 à 15:12 - Mise à jour le 28/03/2019 à 15:12

L’apprentissage de la langue des signes passe tout d’abord par l’alphabet. Pas facile pour les 17 participants aujourd’hui de positionner correctement leurs doigts mais à force de volonté on y arrive : « C’est très enrichissant, cela peut nous aider à communiquer avec les personnes qui ne parlent pas du tout. C’est très difficile à apprendre, surtout quand tu n’as aucune notion au départ. On appris aujourd’hui ce que c’est la surdité chez l’enfant et l’adulte, et l’alphabet » nous dit Tapunui Firuu, membre de l’association Hotuarea Nui.

Si la plupart sont des novices, ils ont tous une même ambition : pouvoir communiquer en langue des signes avec des personnes atteintes de surdité. Parmi eux, des membres d’association donc, mais également des parents d’enfants sourds. « J’attends de cette formation de pouvoir communiquer avec ma fille et notamment m’intégrer dans le monde des sourds, et peut-être pouvoir aider et être interprète plus tard », confie Maea Faua, mère d’une enfant atteinte de surdité.

Mis à part le Grepfoc, aucune formation à la langue des signes n’existe actuellement en Polynésie. La fédération Te Niu O Te Huma a alors décidé de mettre en place des stages. Objectif : que les participants prennent le relais pour favoriser l’accueil et l’accompagnement des personnes atteintes de surdité.

« On apprend la langue des signes durant 40 heures. À la fin, ils auront un niveau assez correct, un niveau A2-B1. Cela veut dire qu’ils pourront s’exprimer, dire bonjour, avoir une conversation de base avec une personne sourde. Ils ne seront pas bloqués quand ils rencontreront une personne sourde. Et après, on pourra mettre en place une deuxième formation pour monter en compétence. Surtout, ils auront la culture sourde : ils comprendront le monde de la surdité, et cela va faciliter l’intégration et l’inclusion sociale et professionnelle des personnes sourdes » explique Sandrine Alfano, responsable de la formation, venue exprès de métropole.

En 2017, on comptait 628 adultes déficients auditifs selon la Cotorep et 116 élèves atteints de surdité en Polynésie.
 

Rédaction web avec Sophie Guébel et Tauhiti Taunia Mu-San

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