Éducation : parents d’élèves et enseignants demandent la mise en place d’un protocole sanitaire

Publié le

Les parents d'élèves et les enseignants du public et du privé font pour la première fois front commun afin que le retour des élèves à l'école ne se fasse pas dans la précipitation et soit encadré par un protocole sanitaire.

Publié le 27/04/2020 à 13:17 - Mise à jour le 27/04/2020 à 16:31

Les parents d'élèves et les enseignants du public et du privé font pour la première fois front commun afin que le retour des élèves à l'école ne se fasse pas dans la précipitation et soit encadré par un protocole sanitaire.

C’est une « union sacrée » qui a vu le jour face à un constat : « Nous sommes les premiers acteurs de la communauté éducative et nous n’avons même pas été consultés. On ne nous a même pas demandé notre avis. C’est pourquoi on a décidé de réagir », a lancé Tepuanui Snow, le président de la Fédération des associations de parents d’élèves de l’enseignement public (Fapeep), ce lundi à l’occasion d’un point presse organisé au Cesec.

A ses côtés, on retrouvait les représentants d’associations de parents d’élèves de l’enseignement protestant et adventiste, mais surtout les principales organisations syndicales de l’éducation : Unsa Education, FSU, FO Education et la fédération des syndicats de l’enseignement privé.

« Cette union sacrée, nous l’avons mise en place parce que nous considérions que la santé de nos enfants et de nos familles était véritablement en jeu compte-tenu de la décision qui allait être prise par le haut-commissaire et le président du Pays d’organiser la rentrée des classes la semaine prochaine », a expliqué Tepuanui.

Le haut-commissaire aura finalement annoncé, un peu plus tôt ce lundi, la date du 18 mai pour une reprise progressive de l’école. « On doit remercier peut-être le 58e cas, grâce à ce 58e cas, on va avoir un délai supplémentaire de 3 semaines, a poursuivi Tepuanui Snow. On souhaite à cette personne un bon rétablissement, mais grâce à elle on a un peu de marge et on espère que l’on va être reçu par le haut-commissaire et par le président du Pays parce que c’est avec eux que nous souhaitons pouvoir discuter de cette organisation. »

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Parents d’élèves et enseignants demandent de concert qu’un protocole sanitaire pour l’accueil des élèves soit mis en place. Et « au regard de ce qui a été fait dans les archipels, ce protocole n’a pas été mis en place, il n’existe pas, tout simplement, a martelé le président de la Fapeep. Comment font les cantinières pour accueillir les enfants dans la cantine ? Comment font les chauffeurs de bus ? désinfecter le bus quand ? comment ? Rien n’est écrit. Ce n’est pas à l’éducation de le faire, c’est à la santé de le faire. Comment font les enseignants ? l’organisation des groupes dans la classe ? la désinfection des salles par le personnel communal ? Comment on s’organise pour rapatrier les enfants qui sont aujourd’hui bloqués dans une île et qui ne peuvent pas réintégrer leur établissement d’origine ? Comment est-ce qu’on fait pour dépister ? Comment est-ce que font les parents des maternelles ? obliger des enfants de 3 ans à porter des masques ? Comment font les enfants qui sont autistes ? l’organisation avec les AVS ? Ce sont tellement de questions aujourd’hui qui restent en suspens et pour lesquelles nous n’avons pas de réponses… », a-t-il déploré.

« Ce délai qu’on nous accorde jusqu’au 18 mai, il est raisonné, et je remercie les autorité d’avoir entendu notre appel, a confié pour sa part Diana Yieng Kow, la secrétaire générale du Stip-AEP. La démarche progressive que préconise le président avec la consultation des organisations syndicales et des parents, c’est dit, et on l’attend avec impatience. Je ne parle pas que des enseignants parce qu’autour des enseignants il y a aussi les agents techniques, les agents administratifs, les infirmières et les assistantes sociales qu’on oublie souvent parce qu’ils ne sont pas nombreux. »

« On ne peut pas reprendre l’école sans avoir résolu, répondu aux questions, insiste-t-elle. Quelle que soit la date qu’on nous propose, c’est la précaution sanitaire, le protocole qu’il faudra établir. Je pense que si on a un protocole écrit, on pourra se fier à ce protocole pour dire, ça c’est pas respecté, ça c’est pas respecté, ça c’est pas respecté, et on pourra demander ce qu’on appelle le retrait parce qu’on est en danger. Sans ça, c’est que de l’à peu près et ça, on ne peut pas accepter. »

Dernières news