Squid Game : le phénomène qui inquiète

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Le phénomène est devenu mondial en quelques jours… La série Squid Game diffusée sur la plateforme Netflix interdite aux moins de 16 ans, met en scène des jeux d’enfants dont l’issue peut être la mort. En France, le phénomène est arrivé jusque dans les écoles. Qu’en est-il en Polynésie ? La direction Générale de l’Éducation et des Enseignements appelle les parents d’élèves à la plus grande vigilance.

Publié le 18/10/2021 à 17:01 - Mise à jour le 18/10/2021 à 17:01

Le phénomène est devenu mondial en quelques jours… La série Squid Game diffusée sur la plateforme Netflix interdite aux moins de 16 ans, met en scène des jeux d’enfants dont l’issue peut être la mort. En France, le phénomène est arrivé jusque dans les écoles. Qu’en est-il en Polynésie ? La direction Générale de l’Éducation et des Enseignements appelle les parents d’élèves à la plus grande vigilance.

C’est une série aussi fascinante que sordide. Un mois après sa sortie sur la plateforme américaine Netflix, Squid Game se classe en tête dans plus de 80 pays. Un succès fulgurant qui met en scène des personnages contraints de jouer à des jeux de cours de récréation. Des jeux qui tournent au massacre dans une mise en scène qui ne cache rien : « En terme d’éducation il y a une vraie vigilance à avoir par rapport à cette série qui sort des normes et qui a certains contenus qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes, prévient Nathalie Colin Fagotin, psychologue de la famille. Il y a des éléments heurtant et qui concernent un certain nombre de séries notamment la présence de scènes violentes voire ultra-violentes qui vont en soi être des contenus inadaptés à la sensibilité des plus jeunes. Mais effectivement la particularité de la série Squid Game c’est qu’on va avoir dans le même scenario la référence au monde enfantin, des jeux de cours de récréation, des symboles de jeux video, les couleurs, le graphisme… On a ça d’un côté et ensuite des scène ultra-violentes qui arrivent très brutalement. Ça suscite une certaine confusion dans les esprits. Confusion qui peut déjà être perçue quand on est adultes et qu’on regarde la série. On peut soi-même être heurté suivant notre degré de sensibilité. mais en tant qu’adulte on a la capacité de regarder au second degré cette série, ce que les enfants eux ne sont pas capables de faire. »

Une violence impitoyable que les enfants seraient parfois tentés de reproduire dans les cours de récréation. Un phénomène mondial qui a nécessité une mise en garde de la direction générale de l’éducation et des enseignements qui a fait circuler une note aux parents d’élèves :

« Nous avons été alerté, non pas par de premières manifestations en Polynésie mais par la métropole parce que c’est un phénomène qui a commencé un petit peu plus tôt en France métropolitaine et donc nous étions alerté sur les risques qui existaient. Par conséquent il y a une dizaine de jours nous avons alerté les écoles et établissements sur les risques qui pouvaient exister aussi bien sur ce jeu que sur d’autres jeux. parce que ce n’est pas la première fois qu’à l’école on est exposés à des jeux des élèves qui pourraient être dangereux pour eux-mêmes (…) On n’est pas inquiets mais on est extrêmement vigilants, précise le directeur général de la DGEE Eric Tournier. On sait que les jeux dangereux aujourd’hui avec le phénomène des réseaux sociaux peuvent prendre beaucoup d’importance. Pourquoi ? Parce que les jeunes pour devenir populaires sur les réseaux sociaux (…) peuvent être conduits à avoir des pratiques qui peuvent les mettre en danger. On alerte les établissements, on leur dit qu’ils ont un devoir de prévention, d’éducation, de bien dire à tous les jeunes que ce n’est pas un jeu, que la popularité sur les réseaux n’est pas un but dans la vie, qu’il faut être attentif à sa propre sécurité, à sa propre santé, à celle de ses camarades (…) »

« On sait que les enfants grandissent et se développent notamment en s’identifiant aux personnes qui sont des références pour eux donc les parents bien sûr, les enseignants, mais aussi les personnages de leurs séries préférées. Et cet effet d’identification aux personnages principaux peut se faire aussi dans un sens beaucoup moins positif. (…) La norme « déconseillé au moins de 16 ans » doit être respectée le plus possible. Les jeunes de moins de 13-14 ans ne devraient absolument pas voir cette série, estime Nathalie Colin Fagotin. (…) Au niveau des risques, il peut y avoir des risques d’anxiété. Il peut y avoir de véritables angoisses et des troubles du sommeil par exemple qui peuvent apparaître, des cauchemars ou la difficulté à rester seul dans sa chambre (…) Après, évidemment, les réseaux sociaux ne sont pas perméables, les contenus même partiels peuvent circuler sur les réseaux sociaux donc il y a des images qui peuvent apparaitre aux plus jeunes même si les parents ont bloqué l’accès à la série. Donc je pense que c’est important que ça puisse se discuter. Pourquoi en tant que parent on ne donne pas l’accès (…) Peut-être que certains adolescents vont succomber on va dire à cet effet de mode et chercher absolument à regarder la série. Le mieux en tant que parent c’est de regarder éventuellement avec l’adolescent et surtout d’avoir un retour sur ce qui est vu, sur ce qui est perçu. Le retour du parent sur ce qu’il voit va aider l’adolescent à développer son propre esprit critique au sujet des scènes qui peuvent lui apparaître. »

La série Squid Game est déconseillée aux moins de 16 ans. Le phénomène mondial est donc pour un public averti et non un jeu d’enfant.

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