Smartphone : les dangers de l’addiction

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À quel point êtes-vous accroc à votre portable ? À l’occasion des journées mondiales sans téléphone portable du 6 au 8 février, la question mérite d’être posée. Devant l’omniprésence des smartphones dans nos vies, difficile de se passer de cet outil.

Publié le 07/02/2023 à 16:28 - Mise à jour le 08/02/2023 à 11:14

À quel point êtes-vous accroc à votre portable ? À l’occasion des journées mondiales sans téléphone portable du 6 au 8 février, la question mérite d’être posée. Devant l’omniprésence des smartphones dans nos vies, difficile de se passer de cet outil.

79% de la population polynésienne possédait un smartphone en 2019 selon la DGEN. Depuis les années 2000, et l’apparition des premiers téléphones portables permettant de surfer sur la Toile, l’usage de cet outil a été décuplé. « Si je suis à l’école je ne vais pas sur mon téléphone, mais ensuite quand j’y vais ça peut durer une heure, même plus », reconnait une ado. « Même pendant les sorties entre amis j’ai mon téléphone » confie une femme.

Le portable s’est totalement fondu dans notre quotidien, pour devenir quasiment une prolongation de nous-même. La peur de s’en séparer a même aujourd’hui un nom : la Nomophobie.

La recette qui rend accro

Au centre d’addictologie, on enregistre 10% de cyberaddiction sur une file de 1 800 patients. Selon le docteur Romain Bourdon, chef du service d’addictologie, de nombreux facteurs nous rendent accrocs à cet outil.

« Le premier facteur c’est l’imitation. Ça commence là. Un bébé, il va faire exactement la même chose que maman et papa à terme. Et aujourd’hui, les bébés naissent avec un papa et une maman qui ont un téléphone portable, qui ont une utilisation non partagée de ce téléphone, qui sont un peu rivés dessus, et bébé va se dire « qu’est-ce que c’est que ce truc là que maman adore ? Je veux pareil. » Il va faire la même chose et va avoir tendance à utiliser cet outil de façon non partagée. C’est comme ça qu’on se retrouve dans des scène où, pendant le repas, tout le monde est sur son vini, plus personne ne parle et tout le monde échange en ligne mais plus en réel.

Le deuxième facteur ce sont toutes les difficultés de la vie (…) et là l’écran du téléphone est aussi une source d’évasion, mais une évasion en solitaire. »

À ceci s’ajoutent des facteurs « biologiques » : « l’infinite scroll, le fait qu’on puisse faire défiler à l’infini les informations fait que ça ne s’arrête pas. Le design des applications est fait pour qu’on y soit accro, est fait pour que n’importe qui puisse y accéder. Ma grand mère utilise WhatsApp, elle m’appelle à 94 ans, elle m’appelle dessus parce que ça a été designé pour que n’importe qui arrive à le faire. »

« trouver une activité qu’on faisait avant les téléphones portables ».

Dr Romain Bourdon, chef du service d’addictologie

Trouble du sommeil, isolement social, abandon des activités sportives, retard du langage chez les plus petits ou encore accidents de la route : poussée à l’extrême, cette addiction peut entraîner des comportements dangereux. Le docteur Bourdoncle livre un certain nombre d’astuces pour s’en libérer.

« Un des grands conseils qu’on donne, c’est quand on rentre chez soi, de poser le téléphone portable dans une boîte. Essayer de commencer à revivre sans. Essayer, voir ce qu’il se passe. Et si tout d’un coup on s’ennnuie, peut-être trouver une activité qu’on faisait avant les téléphones portables. Aller marcher, aller courir, faire du jardinage, respirer, du yoga, du tai chi, du dessin… Il y a plein de choses à faire. Il fait beau, le territoire est magnifique. Il faut juste se donner la chance d’essayer quelque chose de nouveau. »

Et pour préserver les enfants des dangers d’une exposition aux écrans, le centre d’addictologie n’a qu’une consigne : « Pas d’écran avant 3 ans ».

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