Signature d’une convention entre l’Autorité de la concurrence et l’Autorité polynésienne

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Publié le 22/07/2015 à 14:18 - Mise à jour le 22/07/2015 à 14:18

Un partenariat, dans quel but ?

> Des formations pour les membres de l’autorité polynésienne. 
Le partenariat porte notamment sur l’organisation de modules de formations « du président (de l’autorité polynésienne, NDLR) qui est déjà venu à l’Autorité à Paris, mais aussi des membres du collège, des rapporteurs des services d’instruction, pour qu’ils aient tous les outils juridiques, économiques, pour enquêter efficacement, traiter les affaires, les plaintes qui viendront vers cette nouvelle autorité », détaille Bruno Lasserre. 

> Le développement d’outils informatiques
La coopération entre les deux structures permettra par ailleurs le développement d’outils informatiques utiles à l’instruction des dossiers et l’accès aux ressources documentaires de l’autorité métropolitaine de la concurrence. 

> Faire connaître l’autorité polynésienne à l’international
Bruno Lasserre compte aider l’Autorité polynésienne à trouver sa « place dans le réseau international des autorités de la concurrence. Il existe aujourd’hui 130 autorités de la concurrence dans le monde, y compris pour de petites économies d’une taille comparable à celle de la Polynésie. C’est important que cette autorité soit reconnue aussi internationalement puisse bénéficier des bonnes pratiques des autres autorités et échanger directement avec elle pour s’inspirer dans son action quotidienne », explique-t-il. 
 

Autorité polynésienne de la concurrence : quelle utilité ? 

> Des prix plus justes. 
« Imaginez une course, que ce soit une course à pied, ou une course de pirogues, qui n’ait pas d’arbitre pour vérifier que tout le monde part au même moment sur la ligne de départ et ne se dope pas artificiellement. C’est ça d’abord une autorité de la concurrence : c’est faire en sorte que les entreprises rivalisent entre elles pour offrir le meilleur service aux clients, aux consommateurs de manière licite c’est-à-dire ne s’entendent pas entre elles dans le dos du consommateur pour augmenter les prix ou n’abusent pas de leur position dominante pour imposer des prix trop élevés ou des conditions défavorables au consommateur », explique le président de l’Autorité de la concurrence. 
« On espère que la vérité des prix pourra arriver. Et on espère même tous une baisse des prix dans certains secteurs quand les positions d’abus n’ont pas permis cette baisse des prix. N’attendons pas qu’on baisse les prix partout grâce à l’autorité », lance le ministre de la Relance économique, Teva Rohfritsch. 

> Traquer les infractions et sanctionner. 
Pour Bruno Lasserre, l’Autorité de la concurrence est « aussi un gendarme parce qu’il faut aussi créer un rapport de force et ne pas hésiter à utiliser la sanction lorsque des infractions au droit de la concurrence seront repérées ». Ce qui pourrait aussi amener à « dégonfler » certains tarifs. « L’autorité va enquêter, va auditionner pour faire en sorte que là où il y a des abus, et si les prix sont gonflés artificiellement, qu’ils soient ramenés à leur juste mesure », déclare Teva Rohfritsch.

> Faire des propositions au gouvernement.  
L’Autorité polynésienne de la concurrence aura également une fonction de « pédagogue », rappellent Teva Rohfritsch et Bruno Lasserre. Elle devra « faire des propositions y compris au gouvernement pour faire mieux et changer la loi ou la régulation lorsque celle-ci ne crée pas les bonnes incitations », explique le président de l’Autorité de la concurrence. 
 
 

M.K (Interviews : Elodie Sartoux, Sam Teinaore)

Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence

Teva Rohfritsch, ministre de la Relance économique

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