Schéma d’aménagement : les projets aux Tuamotu Gambier

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Publié le 24/03/2019 à 16:15 - Mise à jour le 24/03/2019 à 16:15

Lancées en 2016, les études pour la réalisation du Schéma d’aménagement général (Sage) sont entrées dans une nouvelle phase. Le gouvernement et les élus vont donner leur vision en matière d’aménagement du territoire pour les 20 prochaines années. « Une disposition oblige le Pays à mettre en oeuvre son Schéma d’aménagement qu’on appelle aussi les Plans d’aménagement et de développement durable. Nous avons souhaité créer un schéma d’aménagement pour chaque archipel, au-delà de Tahiti et Moorea, et aussi un schéma d’aménagement pour l’ensemble du Pays, explique Jean-Christophe Bouissou. Aujourd’hui, nous sommes sur la restitution du travail qui a été réalisé avec nos émissaires depuis Paris et notamment l’agence d’urbanisme d’île de France. Suite à cela, nous allons rencontrer l’ensemble des élus des archipels. » 

Ce lundi, le président Edouard Fritch et le ministre de l’Aménagement Jean-Christophe Bouissou présentaient le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) aux élus des Tuamotu Gambiers. 

> Rendre les archipels attractifs 

Mardi, le gouvernement s’adressera aux élus des îles du Vent puis à ceux des Australes mercredi. Jeudi, la présentation se fera à Bora Bora pour les élus des îles Sous-le-Vent. Samedi, direction Hiva Oa au Marquises. Deux réunions de synthèse auront ensuite lieu la semaine prochaine. « La semaine prochaine, nous tiendront le comité de pilotage pour valider les PADD qui ont été exposés. Et sur la base de ces PADD, nous allons écrire la loi de Pays qui va formaliser par un vote à l’assemblée, le Sage pour les 20 prochaines années. » 

Le projet présenté aux élus s’articule autour de trois axes majeurs :
 
– positionner la Polynésie française dans son environnement régional, au cœur du Pacifique, comme un acteur-clé ou pour le moins influent des échanges entre l’Asie et l’Amérique. A cet égard, les liaisons aériennes et portuaires internationales doivent être développées.
 
– favoriser un développement équilibré des cinq archipels fondé sur leurs spécificités, avec l’objectif d’inverser les flux migratoires : les archipels éloignés deviennent attractifs et les activités locales s’y développent autour de véritables capitales d’archipel. Les liaisons inter-insulaires sont développées et augmentent en conséquence.
 
– l’île de Tahiti et plus largement l’archipel des Iles-du-Vent est restructurée et son attractivité est renforcée, grâce à un rééquilibrage opéré entre espaces urbanisés, activités économiques, lieux de culture et de loisir. La préservation de l’environnement, la lutte contre les pollutions, la transition énergétique, les déplacements, font l’objet de politiques innovantes et résolument tournées vers l’avenir,
 
L’adoption du Sage par l’assemblée de la Polynésie française est envisagée pour la fin de cette année.
 

> 2 grands projets aux Tuamotu-Gambier

Aux Tuamotu-Gambier, 2 grands projets de développement sont envisagés : 

– Relancer l’exploitation du phosphate à Makatea et mettre en place un aéroport de dégagement à Rangiroa. Il est envisagé que l’atoll puisse accueillir des gros porteurs. « Sur l’aéroport de Rangiroa, nous avons déjà une première étude qui a été écrite. Nous allons entrer dans une phase de discussion maintenant sur le transfert des trois aéroports d’Etat vers le Pays et dans ce cadre-là, nous nous tenons prêts à laisser en concession l’aéroport de Rangiroa tel que c’est aujourd’hui. Il n’y a pas de raison de changer littéralement sur la gestion de cet aéroport. Par contre, il nous faudra prévoir des investissements sur la base d’un dossier technique qui va être réalisé pour qu’on sache exactement combien on va dépenser pour réaliser l’aéroport international de Rangiroa », détaille Jean-Christophe Bouissou. Le ministre évoque un coût entre 2.7 et 3 milliards de Fcfp 

 

En vidéo, l’interview de Jean-Christophe Bouissou, ministre de l’Aménagement

– Le projet de ferme aquacole à Hao. Sur ce sujet, le ministre est « confiant » : « C’est un projet qui est soutenu par le gouvernement chinois, qui fait l’objet de soutien d’une grande banque chinoise, la CDB. Ensuite, il faut laisser le privé suivre sa course. (…) C’est un investissement important d’1.5 milliard de dollars. » Pas de date de lancement des travaux pour le moment mais « ça viendra » assure le ministre de l’Aménagement. 

Agriculture, logement, économie bleue, éducation, le PADD des Tuamotu-Gambier couvre tous les secteurs. 
Dans le domaine du numérique, le Pays souhaite raccorder les atolls au réseau internet haut débit pour un désenclavement numérique qui permettrait notamment de faire de la télémédecine et du télé enseignement. 

Le Pays souhaite accroître l’autonomie en électricité des atolls. Pour cela, il mise sur le solaire, l’éolien et même l’hydrolien. L’utilisation des biocarburants localement produits sera encouragée. 

> Montée des eaux : des îles flottantes pour reloger les habitants

En ce qui concerne les risques de submersion et de montée du niveau de la mer, un plan de relogement est recommandé. 
Le PADD propose de déménager une partie des habitants des Tuamotu de l’Ouest à Makatea lorsque l’île aura été réhabilitée après l’exploitation du phosphate, si le projet est confirmé. 
Un projet d’habitat résilient est aussi envisagé avec l’aménagement de petites « cités lagonaires » ou « îles flottantes » une fois les technologies et modes de financement maîtrisés. 

> Une marina de plaisance à Rangiroa ?

Côté tourisme et économie bleue, l’aménagement d’une marina de plaisance dans la baie de Tiputa à Rangiroa est envisagé. A Rikitea, le projet de création d’une marina est controversé. Une alternative est proposée : la pose de mouillage écologiques devant le hangar communal et le terrain du Heiva pour l’accès aux sanitaires et à la station de carburant. Des aires de carénages pourraient aussi être installées à Apataki. 

Rédaction web  (Interview : Sophie Guébel)

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