Santé mentale : les pédopsychiatres s’inquiètent de l’avenir des patients

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Publié le 05/12/2017 à 14:34 - Mise à jour le 05/12/2017 à 14:34

L’association des soignants de pédopsychiatrie de Polynésie a envoyé le 22 novembre une lettre ouverte pour dénoncer les conditions de travail du personnel. Selon l’association, la charge de travail est de plus en plus importante mais le nombre de postes n’augmente pas. Et surtout : un service de la direction de la Santé sera bientôt fermé. « On s’inquiète de l’arrivée de leurs patients sans poste en plus. On est toujours sur le même effectif, sachant qu’on est très en dessous de ce qu’on devrait être pour faire correctement notre travail », explique une soignante. 

Dans notre reportage diffusé dimanche 3 décembre, Mervin Merehau, directrice adjointe de la direction de la Santé, explique que « pour le moment » il s’agit de « faire un état des lieux sur la Santé mentale, un projet en rédaction au sein de la direction de la Santé. Une fois que cet état des lieux sera effectué, il y aura également la rédaction et mise en place d’un shéma directeur pour le pôle de santé mentale. »

Fin octobre, l’Organisation mondiale de la Santé, l’association SOS suicide et l’ASEP ont présenté les résultats d’une étude sur la santé mentale en Polynésie. Selon cette étude, plus de 40% des Polynésiens souffriraient d’un trouble mental. 

Dans une seconde lettre ouverte, l’association des soignants de pédopsychiatrie s’étonne de la réponse de la direction de la Santé, alors que la pédopsychiatrie est rattachée depuis 2012 au centre hospitalier de la Polynésie. « Quelle est la légitimité de la Direction de la Santé quant à parler de santé mentale et de pédopsychiatrie en Polynésie ? Car nous rappelons que son service spécialisé, le
Centre de Consultation Spécialisé en Hygiène Mentale infanto juvénile (CCS-HMIJ) va fermer en avril 2018. »
, écrit l’association. 

Les soignants s’inquiètent pour les patients. « Que vont devenir dans 6 mois les patients et les familles prises en charge au CCSHMIJ ? Nous sommes inquiets et indignés car il semblerait qu’en rapatriant les 8 postes du personnel du CCSHMIJ vers d’autres services de la DS qui ne traitent pas de pédopsychiatrie, la DS s’apprête à laisser quelques centaines d’enfants et leurs familles, et la population de Tahiti Iti en plein abandon… »

Les soignants s’interrogent aussi sur le projet de pôle de santé mentale et interpelle le ministre de la Santé et le directeur de l’Agence de régulation sanitaire et sociale (ARASS) : « Quelle est la légitimité de la Direction de la Santé à répondre à l’ASPPF, sur le mode pragmatique et opératoire de la construction d’un « Pôle de Santé Mentale »? »

Rédaction web avec Laure Philiber 

La 2e lettre ouverte des soignants  :

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