Assises de la Santé : état des lieux d’un système malade

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Les dépenses de santé n’ont cessé d’augmenter depuis 25 ans. Les 1eres assises de la santé réunissent le gouvernement, le monde médical et paramédical, et les syndicats. L’enjeu est de pérenniser ce modèle de protection sociale et surtout trouver les outils pour que ces coûts soient mieux maitrisés.

Publié le 06/05/2022 à 16:21 - Mise à jour le 06/05/2022 à 16:34

Les dépenses de santé n’ont cessé d’augmenter depuis 25 ans. Les 1eres assises de la santé réunissent le gouvernement, le monde médical et paramédical, et les syndicats. L’enjeu est de pérenniser ce modèle de protection sociale et surtout trouver les outils pour que ces coûts soient mieux maitrisés.

La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût ! Et les Polynésiens ne sont pas au meilleur de leur forme. Sur la base de ce diagnostic, les premières assises de la santé ont pour objectif de trouver des solutions afin de pérenniser la protection sociale. Le système date de 27 ans, et financièrement il s’essouffle… « Quand on décompose les dépenses de santé, on voit que les structures de soin représentent un poste très important, explique le directeur de la CPS Vincent Fabre. Et au travers des structures de soin, hôpitaux et cliniques, on soigne tout types de maladies et bien sûr que les longues maladies représentent un poste extrêmement important. »

Le constat est préoccupant d’autant plus que la population vieillit.  Entre 1996 et 2021, les plus de 60 ans ont doublé alors que dans le même temps, les moins de 20 ans ont reculé.

Et les Polynésiens sont malades de plus en plus tôt. Un phénomène lié à la malbouffe et l’obésité galopante, facteur principal du diabète. Chaque année, depuis 2015 les services de santé comptent ainsi 88 nouveaux cas de diabète de type 2.

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Pour réduire les dépenses, il faut donc commencer par améliorer l’état de santé de la population. C’est pourquoi le Pays mise toujours sur la prévention. « Il faut qu’on ai un état de santé qui soit meilleur, de toute notre population. On n’est pas dans l’illusion. On sait que de toute façon il y aura des dépenses de santé. (…) Cet ajustement, il ne peut se faire que par rapport à des actions de prévention, estime le ministre Jacques Raynal. C’est-à-dire éviter que la population rentre trop tôt dans la maladie et dans le soin. »

Autre enjeu : évaluer le coût des progrès techniques en Polynésie rapporté à celui des evasan. Il s’agit de trouver l’équilibre, en jouant d’un côté sur la maitrise des dépenses, et de l’autre sur le levier des recettes. Dans le cadre de la réforme de la PSG, la contribution sociale pour la solidarité a justement vu le jour pour combler le déficit structurel des comptes sociaux.

« La question c’est quelle fiscalité pour demain pour la Polynésie française ? Parce que, comment peut on continuer à financer un système de santé moderne, qui va coûter de plus en plus cher mécaniquement parce qu’on aura beau travailler sur les dépenses, les techniques et l’évolution des pratiques font que le coût augmente », souligne Jérôme Fernandez, président du syndicat des infirmiers libéraux de polynésie

Selon les projections de la CPS, les dépenses de santé des 3 régimes ne cesseront d’augmenter dans les années à venir. Alors faut-il taxer les mauvais aliments, l’alcool ou le tabac ? Augmenter les cotisations ? Financer plus de prévention ou éduquer les populations sur la bonne santé ? Ces choix stratégiques seront débattus lors de tables rondes dans un 2e volet de ces assises

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