Salmonellose : visite au cœur de l’exploitation suspectée

Publié le

Une dizaine de personnes ont contracté la salmonellose à Huahine. Un communiqué envoyé jeudi par la direction de la Santé indiquait que c’était les œufs de la marque "Les extras de la presqu’île" qui étaient en cause. En réalité, l‘enquête est toujours en cours pour déterminer avec exactitude l’origine de la maladie.

Publié le 14/06/2019 à 15:56 - Mise à jour le 12/07/2019 à 11:07

Une dizaine de personnes ont contracté la salmonellose à Huahine. Un communiqué envoyé jeudi par la direction de la Santé indiquait que c’était les œufs de la marque "Les extras de la presqu’île" qui étaient en cause. En réalité, l‘enquête est toujours en cours pour déterminer avec exactitude l’origine de la maladie.

Les œufs « Les extras de la presqu’île » sont produits dans un élevage de 60 000 poules niché au cœur du plateau de Taravao. Sur place, nous retrouvons les services de la biosécurité qui comptent les œufs, vérifient la traçabilité et les données de production. « Nous suivons chaque troupeau. Là, on a fait plus d’une douzaine de prélèvements par troupeau de façon à pouvoir re-typer le risque et voir où en la salmonelle dans cet élève. (…) Les salmonelles font partie de n’importe quel élevage que ce soit un petit élevage de 5 poules ou de 5 000 poules, vous avez, manque de chance un rat qui passe, un merle, un trou accidentel ou un une personne qui ne s’est pas lavée les mains au bon moment, et vous démarrez l’alerte. Et nous on tombe dessus. Donc du coup, il faut quand même qu’on vérifie derrière si le troupeau il est généralisé ou si c’est juste une alerte ponctuelle » explique Christophe Giraud, médecin à la direction de la Biosécurité.

Car l’enquête menée à Huahine par la direction de la Santé a révélé que le snack qui a préparé le tiramisu à l’origine de la salmonellose avait bien acheté des œufs « Les extras de la presqu’île », mais elle n’a pas encore permis de dire avec certitude que l’exploitation est en cause. Reste que dans l’intérêt du consommateur, c’est le principe de précaution qui s’applique. « L’enquête est en cours, nous avons beaucoup de données qui aujourd’hui sont en phase d’enquête épidémiologique qui font que le lien n’est pas ténu, il est plus que probable. Effectivement, nous on a des éléments qui nous confortent malheureusement dans cet aspect-là des choses » poursuit Christophe Giraud.

Les résultats des analyses ne seront connus que dans dix jours. En attendant, cet exploitant ne pourra vendre aucun œuf de sa production. Pour lui, cela représente une perte de 2 millions de Fcfp par jour. Depuis l’ouverture de son exploitation en 1972, il ne s’était jamais retrouvé dans une telle situation. Aujourd’hui, son activité est menacée : « Cela fait une année difficile. Financièrement, je crois qu’on ne pourra pas remonter la pente. Nous avons 20 personnes qu’on ne peut plus payer. Il n’y a pas d’argent qui rentre. Qu’est-ce que vous voulez faire ? Le mieux, c’est d’arrêter » déplore Daniel Choquet, propriétaire de l’élevage de pondeuses SCEAP Taravao.

Dernières news