Sa mutation refusée, l’inspecteur polynésien Matani Kainuku dépose un recours

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Un an après sa formation statutaire et obligatoire, l'inspecteur de l'éducation du 1er degré Matani Kainuku a formulé un vœu pour revenir dès cette année en Polynésie française, refusé par le vice-rectorat et le ministère de l'éducation. Un groupe de soutien a vu le jour pour soutenir le recours au tribunal administratif, auquel le gouvernement a répondu mardi 23 août.

Publié le 23/08/2022 à 10:56 - Mise à jour le 24/08/2022 à 9:42

Un an après sa formation statutaire et obligatoire, l'inspecteur de l'éducation du 1er degré Matani Kainuku a formulé un vœu pour revenir dès cette année en Polynésie française, refusé par le vice-rectorat et le ministère de l'éducation. Un groupe de soutien a vu le jour pour soutenir le recours au tribunal administratif, auquel le gouvernement a répondu mardi 23 août.

Matani Kainuku a été admis au concours d’inspecteur de l’Éducation nationale en juin 2021 et a été affecté en métropole à compter du 1er septembre 2021 dans la circonscription d’Elbeuf, en Normandie. À l’issue de son stage de formation d’un an, il a formulé un vœu de retour au fenua dès le 1 août 2022. Son dossier de candidature, alors qu’il était encore stagiaire, a été examiné, puis refusé par le vice-rectorat et le ministère de l’Éducation, « qui ont préféré retenir la candidature d’expatriés« , selon le comité de soutien créé le 12 août .

Au cœur des remous, l’océanisation des cadres promue par le gouvernement, sur laquelle s’appuie l’inspecteur pour motiver son recours. Le comité de soutien insiste sur la connaissance du territoire de Matani Kainuku, qui a déjà été en charge d’une circonscription aussi grande que Papeete à Faaone, comptant 16 écoles en éducation prioritaire. Mais la réglementation de la mobilité des cadres de l’éducation prévoit une affectation de 2 ans minimum pour ce type de poste.

Lire aussi : Matani Kainuku, figure emblématique de la culture… et de l’éducation

C’est ce qu’a précisé le gouvernement ce mardi matin dans un communiqué : « Le ministère tient à préciser que les Inspecteurs comme les personnels de direction (chefs d’établissements adjoints de collège et de lycée) ont toujours été affectés au moins 3 ans dans ces postes de cadre en métropole afin d’avoir un an de formation statutaire et obligatoire à l’institut des Hautes études de l’éducation et de la formation (IH2EF) et d’acquérir deux ans d’expérience sur un premier poste.  

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Grâce à l’action du ministère polynésien de l’Education, ces trois ans d’affectation ont été réduits à deux ans (une année de stage + une année d’expérience) afin de réduire le temps d’éloignement des cadres de l’éducation ». 

Si ces conditions étaient connues de l’intéressé, celui-ci espérait une issue différente au regard de l’océanisation des cadres et en tant que seul Polynésien à avoir réussi le concours d’inspecteur de l’éducation nationale (IEN).

Le soutien à Matani Kainuku s’est ainsi élargi à « tous les polynésiens qui ont les compétences requises pour exercer au Pays », dénonçant une situation « inéquitable, injuste et scandaleuse ». En attendant le verdict du tribunal administratif, le ministère de l’Éducation rappelle qu’il s’est engagé à bloquer les postes pour le retour des cadres polynésiens ayant réussi un tel concours.

« Dans ce cas précis, cet inspecteur reviendra sur poste dès le 1 août 2023, riche d’une formation et d’expériences qu’il pourra mettre au service des enfants et du système éducatif polynésien. Il est à souligner que jusqu’à présent, aucun inspecteur de l’éducation nationale n’a demandé à déroger à la règle« .

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