Romain, un luthier au chevet de vos instruments

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C’est un orfèvre à sa manière. Sa spécialité : les instruments à cordes pincées. Romain Giraud, 33 ans, est luthier professionnel. Avec passion et minutie, il répare, rénove, les guitares, ukulele, banjos et autres mandolines. Des instruments qu’il conçoit, aussi. Il nous a ouvert son atelier. Rencontre.

Publié le 11/03/2023 à 13:08 - Mise à jour le 11/03/2023 à 13:08

C’est un orfèvre à sa manière. Sa spécialité : les instruments à cordes pincées. Romain Giraud, 33 ans, est luthier professionnel. Avec passion et minutie, il répare, rénove, les guitares, ukulele, banjos et autres mandolines. Des instruments qu’il conçoit, aussi. Il nous a ouvert son atelier. Rencontre.

Entre ses mains, l’instrument renaît. Dans son atelier de lutherie, Romain Giraud intervient pour des réparations, voire des rénovations complètes.

La guitare sur laquelle il travaille aujourd’hui a subi les assauts du temps et des embruns des Tuamotu. La tension mécanique sur le manche peut varier entre 40 et 60 kgs. Le bois bouge, travaille, s’use jusqu’à ce que l’instrument sonne faux.

« Elle était dans un piteux état. Il y a tout le vernis à reprendre, refaire la finition, changer les mécaniques, fabriquer un sillet en os. C’est vraiment une grosse remise au propre de l’instrument », explique le trentenaire.

Romain s’est formé en Andalousie, en Espagne, auprès d’un maître luthier, puis dans le Sud de la France. Il s’est installé à Tahiti il y quelques mois avec sa compagne, native du fenua. Dans ses valises, toute sa gamme d’outils mais aussi un important stock de bois : érable palissandre, ébène, noyer.

« Le bois qu’on doit utiliser doit être parfaitement sain et sec. Donc cela prend du temps. C’est du bois que j’ai depuis plusieurs années et je sais qu’il sera parfait pour la fabrication. Je ne peux pas récupérer une planche qui a été coupée la semaine dernière et m’en servir tout de suite », souligne-t-il.  

Romain a conçu sa première guitare, électrique, il y a 10 ans. Un instrument fait selon ses goûts. (Crédit TNTV)

Romain conserve aussi des morceaux plus précieux, comme une loupe d’orme brute et d’autres essences qu’il apprécie particulièrement : « il y a une essence géniale : le cedrela odorata. Elle sent super bon. C’est un régal à travailler comme, à l’inverse, il y aussi certaines essences qui vont être très belles mais beaucoup moins drôles à travailler ».

L’artisan est aussi un guitariste aguerri. Un atout supplémentaire dans son travail au quotidien. Romain a conçu sa première guitare, électrique, il y a 10 ans. Un instrument fait selon ses goûts : « Normalement, ce bois, qui s’appelle de l’ovengkol, on s’en sert pour faire une table, c’est-à-dire une partie qui va faire un centimètre et qui vient par-dessus de la pièce principale que l’on appelle le corps, pour ajouter un aspect esthétique. Là, je l’ai utilisé en corps plein d’où son poids. Derrière, on a aussi un assemblage de plusieurs essences pour le manche : de l’érable, du palissandre et de l’acajou », sourit-il.

Pour concevoir ou restaurer des instruments à cordes pincées, Romain maîtrise une vaste palette de savoirs. A la fois ébéniste et vernisseur, il est aussi à l’aise en marqueterie comme en électronique. Des compétences pointues qui séduisent les musiciens amateurs mais aussi professionnels. Romain a ainsi été recruté pour préparer les guitares des musiciens de Yannick Noah pour son concert à Tahiti.

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