Le revenge porn, une pratique dont a été victime cette jeune femme. Il y a un an, elle apprend qu’une vidéo l’impliquant a été visionnée par ses amis.
« En juillet 2020, j’avais commencé à travailler, un petit job d’été. Et, en fait, j’ai un ami qui vient me voir. Premier jour de service, avant que ça commence, il vient me dire « écoute, on m’a parlé d’une vidéo de toi qui a été montrée avec une personne […] en train de faire l’amour ». « Et c’est après à la fin, quand je suis rentrée chez moi, que j’ai commencé à réaliser ce qu’il venait de me dire et à pas trop bien comprendre ce qui était en train de m’arriver ».
Une révélation qui préoccupe la jeune femme, au point où elle confie avoir eu du mal à dormir et à manger avant de suivre une thérapie. L’auteur de la vidéo : un ancien petit copain.
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« Il m’a filmé sans mon consentement, donc ça je l’ai appris un an et demi après vu que quand j’étais avec lui, c’était en janvier 2019 », explique la jeune femme. « Il a avoué qu’il y avait une vidéo qu’il avait soi-disant supprimé. Qu’il a envoyé cette vidéo à une personne que je considérais comme mon amie, qui ne m’en avait pas parlé. Mais que cette personne l’avait aussi supprimée ». « C’est dur de se dire que des gens ont vu quelque chose de moi et que moi-même, je le sais pas. Je sais pas si on voit mon visage. Je sais pas ce qu’on voit en fait ».
Et malheureusement, elle n’est pas la seule à avoir été victime de revenge porn : « j’ai déjà entendu ce genre de témoignage, et pas qu’une fois. On va dire que c’est le malheur des réseaux sociaux, de tout ce qui est téléphone, etc. parce que ça peut aller très vite. Une vidéo, une photo qu’on envoie à ses potes pour rigoler, ça peut entraîner de graves choses, ça peut même aller jusqu’au suicide ».
Si elle témoigne aujourd’hui, c’est parce qu’elle souhaite dénoncer cette pratique et pousser les victimes à briser le silence. « Si j’avais un message à faire passer, ce serait déjà de faire très attention, d’en parler autour de soi, et surtout de pas avoir honte. Parce que la honte, c’est celui qui fait le mal qui devrait l’avoir et nous on est des victimes. Et il faut se protéger de tout ça ».
La loi punit d’ailleurs lourdement la diffusion d’images à caractère sexuel prises dans un cadre privée. La peine encourue peut allée jusqu’à 2 ans de prison et 7 millions de Fcfp d’amende. Toute détention de ce type d’image est également punie par la loi et est passible d’une peine d’un an de prison et de 5 millions de Fcfp d’amende.