Retrait en masse de laits infantiles du marché : en Polynésie aussi

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Publié le 10/12/2017 à 11:43 - Mise à jour le 10/12/2017 à 11:43

Alors que Lactalis avait rappelé douze références de laits infantiles fabriqués dans son usine de Craon (Mayenne) le 2 décembre, le ministère de l’Économie et des Finances a publié dimanche une liste beaucoup plus importante, de plus de 600 lots, qui sont rappelés, interdits à la consommation et à l’exportation.
Le directeur général de la Santé Benoît Vallet a indiqué à l’AFP qu’il était « assez rare de prendre des dispositions massives comme on le fait là ».
Les quantités concernées sont « énormes », a reconnu un porte-parole de Lactalis, géant mondial des produits laitiers, interrogé par l’AFP.
Bercy estime que les mesures prises par le groupe depuis le 2 décembre ne sont « pas de nature à maîtriser le risque de contamination » par ces bactéries.

En Polynésie, le ministère annonce qu’il a également été procédé aux retraits des produits et lots concernés localement. 
A ce jour, aucun cas de salmonellose lié à la consommation de ces produits n’a été déclaré en Polynésie française.

Les autorités sanitaires demandent aux parents qui disposeraient encore de boîtes correspondants à ces lots, dans la mesure du possible, de ne pas les utiliser, qu’elles soient neuves ou déjà entamées. 
Les parents qui utiliseraient une boîte de lait infantile en poudre concernée par cette mesure de retrait-rappel doivent changer immédiatement de lait. 

La Société Française de Pédiatrie (SFP) a formulé des recommandations de substitutions possibles Elles ont également été transmises aux médecins généralistes, pédiatres, sages-femmes et pharmaciens. 

S’il est vraiment impossible pour les parents de trouver l’un des laits de substitution, la SFP leur propose de préparer un biberon avec le lait qu’ils possèdent, puis de faire bouillir le lait pendant 2 minutes dans une casserole, le laisser refroidir et le donner à leur bébé en attendant de trouver une alternative. 

Dans tous les cas, si leur enfant présente des symptômes de toxi-infection alimentaire (diarrhée éventuellement accompagnée de fièvre), les parents sont invités à contacter un médecin dans les meilleurs délais. En attendant, un soluté de réhydratation, pourra être donné à l’enfant pour éviter une déshydratation en raison de pertes liquidiennes importantes (selles liquides nombreuses). 

La liste des références concernées :
 

Le précédent rappel de produits avait été ordonné après la contamination par des salmonelles de 20 bébés de moins de six mois, qui avaient consommé ces produits. Mais cinq nouveaux cas ont été déclarés cette semaine, dont un qui avait consommé un lait de riz ne figurant pas parmi les produits rappelés le 2 décembre. « Ces enfants vont bien », a rassuré le ministère dans un communiqué. 

Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires allant de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves. Elles sont potentiellement plus dangereuses pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.

Les investigations ont détecté, selon le porte-parole de Lactalis, une « cause probable de contamination survenue sur l’une de nos tours de séchage (de l’usine de Craon) dans la période du 1er au 6 mai ». « Par précaution, il a été décidé de procéder à un rappel plus large de l’ensemble des produits fabriqués depuis le 15 février », a-t-il ajouté.

Lactalis a aussi arrêté ses installations vendredi, « afin d’y engager des mesures de nettoyage, de désinfection additionnelles, renforcées, pour le futur », y compris dans l’autre tour de séchage.
Ce grand nettoyage des installation est encadré par un arrêt préfectoral pris samedi. « Il faut que l’entreprise fasse un plan de correction de sa production pour être capable de rouvrir sa production de laits en poudre », a insisté M. Vallet.

M. Vallet a d’autre part indiqué qu’en août et en novembre, des « prélèvements internes à Lactalis » s’étaient révélés positifs aux salmonelles sur le site de Craon.
Des traces ont été trouvées « sur du petit matériel de nettoyage et sur les carrelages », et pas dans l’appareil de production, a confirmé Lactalis. « La première information sur ces problèmes de possible contamination nous est arrivée la semaine dernière », a noté le porte-parole du groupe laitier.

Le liste des lots concerne une large gamme de laits premier et deuxième âge, lait-relais, poudres, avec ou sans lactose, à base de protéines de riz… Certains sont disponibles uniquement en pharmacie. Y figurent également des produits estampillés Algérie, Bangladesh, Chine, Soudan, Géorgie, Liban ou Royaume-Uni.
Carrefour a de son côté décidé « par mesure de précaution » d’élargir son rappel à tous les produits infantiles fabriqués sous son nom à Craon, et pas seulement aux seuls lots concernés par la mesure de Bercy.

Quant aux pharmaciens, « ils ont été immédiatement mobilisés pour ne plus délivrer les produits concernés », « répondre aux questions des parents » et les orienter vers des laits de substitution, selon un communiqué de l’Ordre national des pharmaciens.

Avec AFP

Recommandations et substitutions possibles :

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