Respirateurs Philips défectueux : où en est le protocole de remplacement en Polynésie ?

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En juin dernier, le groupe Philips a demandé le rappel de plusieurs modèles d'appareils destinés à aider les patients à mieux respirer. Une procédure que l'autorité française du médicament juge trop lente puisqu'elle a pris le 11 février dernier une mesure contraignante à l'encontre du groupe afin de l'obliger à accélérer le remplacement des appareils défectueux. En Polynésie aussi, les remplacements se font au compte-gouttes.

Publié le 17/02/2022 à 14:59 - Mise à jour le 18/02/2022 à 11:57

En juin dernier, le groupe Philips a demandé le rappel de plusieurs modèles d'appareils destinés à aider les patients à mieux respirer. Une procédure que l'autorité française du médicament juge trop lente puisqu'elle a pris le 11 février dernier une mesure contraignante à l'encontre du groupe afin de l'obliger à accélérer le remplacement des appareils défectueux. En Polynésie aussi, les remplacements se font au compte-gouttes.

Cet appareil a changé la vie de plus de 3 000 personnes atteintes d’apnée du sommeil en Polynésie. Une machine devenue indispensable pour dormir la nuit et pourtant, elle serait potentiellement dangereuse…

Depuis juin 2021, des respirateurs Philips sont suspectés d’être à l’origine de maux de têtes, de toux, voire de risques de cancers. En cause : une mousse insonorisante à l’intérieur des appareils qui se dégrade et forment des particules toxiques. Sur son site, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique que le remplacement des équipements concernés est en cours.

En Polynésie, c’est aussi le cas pour les 4 prestataires de soins existants. Les appareils concernés ont été isolés et sont renvoyés au fabricant de la marque, explique le directeur général d’ISIS Médical Polynésie, Mahera Arakino. « À partir de juillet 2021, un protocole a été mis en place par Philips et par l’ANSM qui demande le remplacement des appareils qui sont sur le terrain […] avec l’obligation de remplacement de tous ces appareils au 31 décembre 2022. Au niveau des remplacements, on est à un taux de 16% de remplacement de ces appareils », rajoute le directeur qui assure qu’« on ne détecte aucun risque en Polynésie ». « C’est un risque potentiel, il n’y a aucun risque confirmé. Le vrai risque confirmé serait un arrêt de traitement des patients ».

Dans son cabinet, Dr Bouayad, pneumologue à la clinique de Paofai, signale qu’en effet, plusieurs patients ont demandé à ce que leur machine soit remplacée. Il recommande toutefois de ne pas abandonner le traitement car « aujourd’hui, on a aucune preuve avérée par des études scientifiques », avance le taote. « Au contraire, là, si vous arrêtez d’utiliser la ventilation nasale ou cette machine, vous encourez un risque d’insuffisance respiratoire. Moi je conseille à mes patients de continuer ».

En France, 370 000 patients sont concernés. A ce jour, seulement 7% des respirateurs défectueux ont été remplacés. L’ANSM a pris le 11 février « une décision de police sanitaire pour accélérer le remplacement de certains appareils » Philips, a-t-elle déclaré dans un communiqué, quelques jours après avoir annoncé qu’elle prendrait une mesure de ce type. L’agence veut aussi que Philips engage une étude précise des risques représentés par ses appareils et lui adresse ses résultats d’ici un an.

Expliquant son retard par le contexte économique mondial de pénurie de matières premières, Philips a assuré n’avoir évoqué des risques cancérigènes que par « extrême précaution » et rapporté de premiers éléments rassurants à ce sujet. L’ensemble des appareils concernés devrait être remplacé d’ici fin 2022.

Pour de plus amples informations, rapprochez-vous de votre médecin, de votre prestataire de soins à domicile, ou rendez-vous sur le site de l’ANSM en cliquant ICI

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